Le film est adapté du best-seller "Trash" (2010) de Andy Mulligan, au vu du succès le projet est proposé au réalisateur Stephen Daldry et au scénariste Richard Curtis. Le premier a connu d'énormes succès dont "Billy Elliott" (1999) et "The Hours" (2002), le second est un des réalisateur-scénariste les plus connus au Royaume-Uni dont son titre phare est "Love Actually" (2003). Choisir Richard Curtis, c'est aussi permettre aux producteurs Kris Thykier (à l'origine du film) de s'adjoindre la collaboration de Working Title, société de production de films comme "Quatre Mariages et un Enterrement" (1994) de Mike Newell et "Coup de Foudre à Notting Hill" (1998) de Roger Michell... Le livre a connu quelques polémiques sur le fait qu'il ne s'agit nullement d'un roman jeunesse malgré le sujet, le fond du récit étant trop dur. Avec un tel duo aux commandes, autant dire de suite que cette dureté a été très atténuée.
On suit donc trois jeunes qui bossent dans une décharge d'une favela (bidonville brésilien) et qui y trouve un porte-feuille contenant des secrets d'un importance capitale pour des hommes puissants. Les trois jeunes se retrouvent donc poursuivit par la police corrompue tandis qu'ils tentent de comprendre ce que contient vraiment le porte-feuille. Ces trois jeunes sont interprétés par Rickson Tevez, Eduardo Luis et Gabriel Weinstein, tous trois débutants et issus des favelas jouent donc quasi leurs propres rôles aux côtés de deux seconds rôles tenus par des stars hollywoodiennes, Rooney Mara et Martin Sheen (tous deux très investis dans des ONG). On notera le méchant de service, qui offre une jolie performance de flic salaud et sans pitié caché derrière un visage d'ange tenu par l'acteur Selton Mello, déjà aperçu dans "A la Gauche du Père" (2003) de Luis Fernando Carvalho... Le film veut clairement se positionner entre "Slumdog Millionnaire" (2008) de Danny Boyle et "La Cité de Dieu" (2003) de Fernando Meirelles, à tel point d'ailleurs que le réalisateur Fernando Meirelles a aidé l'équipe du film pour le tournage et que son assistant, Christian Duuvoort a coaché les trois jeunes.
Niveau interprétation rien à dire, les gamins assurent et s'amusent dans une histoire rocambolesque et complètement invraisemblable. C'est bien là le soucis. Malheureusement le scénario est convenu dans son côté polar socialo-politique mais surtout on ne croit jamais à ces trois jeunes des bidonvilles qui se lancent dans un jeu qui les dépassent et surtout, allant jusqu'à déchiffrer un code secret où ils s'avèrent de surcroît complètement bilingue !!! On tombe autant dans le foutage de gueule que dans la plus bête des idées. Si on peut croire à des gamins débrouillards et intelligents il y a une limite à la connerie, surtout quand, dans le même temps, le cinéaste veut rester dans une certaine réalité sociale ! Certe la reconstitution est louable mais le bidonville reste beaucoup trop en retrait et reste bien secondaire. Stephen Daldry signe un film commun, politiquement correct, sans prise de risque et trop peu vraisemblable pour nous convaincre de plonger dans cette aventure trop belle pour être vraie. Et que dire de cette fin ?! On croirait à une production Disney...
Note :