[Critique] – Maryline – Guillaume Gallienne

[Critique] – Maryline – Guillaume Gallienne

Décidément, après un premier coup d'essai magistral vers le cinéma il y a quatre ans (le carton absolu Césarisé des Garçons et Guillaume, à table ! ), force est de constater que Guillaume Gallienne est doté d'un pouvoir incontrôlable d'émouvoir son public à travers une prose romanesque inébranlable. Retour sur l'épatant Maryline et de la rencontre avec son réalisateur organisé par Gaumont et Le Quotidien du Cinéma.

Dans un premier temps, on peut penser que cette oeuvre romanesque se distingue facilement de son prédécesseur. Là où Les Garçons et Guillaume, à table ! se présentait comme une adaptation cinématographique d'une pièce de théâtre, qui est plus à tendance autobiographique, Maryline est en apparence à son opposé : Une histoire fictive, inspirée d'histoires entendues par-ci et par-là, sans une approche réellement personnelle et de théâtralisation. Pourtant, comme l'a clairement souligné son auteur, les deux se rejoignent instantanément dans leur traitement du déterminisme. Quand le premier long-métrage travaillait le déterminisme du genre, ici, il est vu à travers le parcours d'une jeune femme destinée vers le cinéma par son prénom (Renvoyant à la célèbre actrice de Certains l'aiment chaud) qui va prend un chemin extérieur dans la profession de l'acteur, puisque tournée au final vers le théâtre.

On découvre en effet un monde du cinéma tantôt grandiose tantôt violent. Où la difficulté de jouer une scène n'épargne pas les crises hystériques de réalisateurs, peu enclin à l'entraide. Heureusement, il y aura quelques techniciens délicats, une actrice de grande renommée rappelant Jeanne Moreau (jouée par une splendide Vanessa Paradis) et puis, le théâtre. Il y a ni manichéisme, ni misérabilisme dans ce Maryline. Voulant à tout prix éviter le glauque, selon les dires de son auteur, le film est comme un tourbillon de la vie : Une chronique rempli de hauts et de bas pour aboutir à un final d'anthologie. Un choix évident pour le réalisateur, Adeline D'Hermy cristallise cette blessure avec son interprétation lumineuse où sous un sourire se cache une terrible colère.

On pèse nos mots en disant que Maryline bouleverse. D'une forme empathique indéniable, le film de Guillaume Gallienne réussit l'exploit d'être non seulement un grand film sur le monde du cinéma (en raccord avec l'actualité qui est plus est) et une touchante histoire de vie.

(N'hésitez pas à visionner notre rencontre avec Guillaume Gallienne sur le lien suivant : https://lesbrouillonsducinema.wordpress.com/2017/11/14/rencontre-avec-guillaume-gallienne-a-loccasion-de-la-sortie-de-maryline/ )

Victor Van De Kadsye