Calamity Jane et Sam Bass

Par Platinoch @Platinoch

Un grand merci à Sidonis Calysta pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Calamity Jane et Sam Bass » de George Sherman.

« Si on décide de faire une chose, on doit la faire du mieux possible »

Sam Bass fraîchement arrivé à Denton, au Texas, attire l’attention de l’intrépide Calamity Jane en calmant son cheval emballé, mais il est sensible au charme de Katherine Egan, la soeur du shérif. Lors d’une course de chevaux, Sam, bien informé, gagne gros en pariant sur le bon cheval. Le shérif, qui déteste les joueurs, ne veut plus le voir tourner autour de sa sœur et lui demande de quitter la ville…

« Les gens sauront que nous n’avons pris que ce qu’il nous a volé. Ils nous soutiendront »

Véritable homme des studios, au sens littéral - il intégra le service courrier de la Warner dès l’âge de 14 ans - comme au sens figuré, George Sherman mena une très prolifique carrière de réalisateur (pas moins d’une centaine de films en trente-cinq ans de carrière !) essentiellement tournée vers les westerns de série B. Parmi les titres les plus connus de sa filmographie, on citera notamment « Sur le territoire des Comanches » avec Maureen O’Hara, « A l’assaut de Fort Clark » avec Jeff Chandler, « Tomahawk » avec Van Heflin et surtout « Big Jake », l’un des derniers films de John Wayne. En 1949, il signe « Calamity Jane et Sam Bass », initialement sorti en France sous le titre « La fille des prairies ». Un film centré sur le personnage de Sam Bass, célèbre hors-la-loi américain et légende de l’ouest dont la notoriété n’a cependant pas dépassé les frontières américaines, contrairement à ses « collègues » Billy the kid ou Calamity Jane, ici interprétée par la jolie Yvonne De Carlo, actrice fétiche du réalisateur.

« C’est à vous de choisir. Si vous fuyez, ce sera pour toujours »

Un personnage dont Sherman dresse, au travers de ses aventures et de son parcours, un portrait étonnamment bienveillant et idéaliste d’homme droit devenu hors-la-loi malgré lui. Car même s’il parait souvent sur la corde raide entre le bien et le mal (il se laisse aller à parier de façon déraisonnable avec de l’argent qui ne lui appartient pas toujours), Sam Bass demeure avant tout un homme honnête et modeste (il avoue ne pas savoir lire), qui arrive dans l’ouest sans armes et pour travailler. Un homme malchanceux également (son oncle ne lui a pas envoyé l’argent qu’il lui devait) qui ne se méfie pas assez des gens qu’il rencontre. D’une certaine manière, il est une victime de la société de l’ouest, violente et corrompue, qui le pousse à passer du mauvais côté de la loi. Mais à aucun moment, le personnage ne vole - et ne tue - par plaisir ni par facilité, mais pour se défendre de gens plus puissants et surtout (beaucoup) plus malhonnêtes que lui. Et surtout, il ne fait que récupérer son du, sans prendre plus qu’on ne lui a pris. Seule ombre au tableau, la dimension romantique du récit, mal exploitée, et notamment la relation contrariée avec Calamity Jane qui demeure quelque peu sacrifiée. De ce portrait quelque peu élégiaque et fataliste de l’ouest sauvage, il résulte un film étonnement humaniste et tout de même un peu subversif par son message (le héros perd son innocence de par l’immoralité de la société), qui aurait sans doute gagner à avoir un acteur un petit epu plus charismatique que Howard Duff dans le rôle titre.

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Le DVD : Le film est présenté en version restaurée, en version originale américaine (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné de deux présentations respectivement signées par Bertrand Tavernier et Patrick Brion.

Edité par Sidonis Calysta, « Calamity Jane et Sam Bass » est disponible en DVD depuis le 12 septembre 2017.

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