[Critique] – « Thor – Ragnarok » de Taika Waititi.

[Critique] – « Thor – Ragnarok » de Taika Waititi.

De tout les super-héros du MCU, Thor est sans doute celui que le public apprécie (et connaît) le moins. Ce dieu nordique est aussi difficile à aborder dans la mesure... où c'est un dieu, un être supérieur en tout point aux autres, dans un univers aussi humain que Marvel. Les films sur Thor comptent parmi les moins bons de la filmographie du MCU, ils sont trop transparents, pas assez ouverts et manquent cruellement d'enjeux. Après Kenneth Branagh et Alan Taylor, Taika Waititi mélange mythologie nordique et ambiance décalé et kitsch pour un résultat super bon et rafraîchissant.

Privé de son puissant marteau, Thor est retenu prisonnier sur une lointaine planète aux confins de l'univers. Pour sauver Asgard, il va devoir lutter contre le temps afin d'empêcher l'impitoyable Hela d'accomplir le Ragnarök - la destruction de son monde et la fin de la civilisation asgardienne. Mais pour y parvenir, il va d'abord devoir mener un combat titanesque de gladiateurs contre celui qui était autrefois son allié au sein des Avengers : l'incroyable Hulk...

Ambiance décalé et Kitsch, bien évidemment que l'on pense aux Gardiens de la Galaxie. Sans s'attarder trop sur le détail, ce que Les Gardiens de la Galaxie a apporté au MCU est une véritable identification dans son style, mais qui n'a pas grand-chose d'innovant. Voyons plus cela comme une sauce pour garnir les films d'une saveur plus fun. Mais le coté décalé est vraiment quelque chose qu'a apporté Taika Waititi dans Thor Ragnarok. Un ton décalé extrêmement utile au dieu nordique qui devient réellement intéressant dans ce troisième film, il était temps pourrait-on dire !

Comment s'attacher à un univers qui est un univers de dieu ? Comment s'attacher à un personnage aussi inhumain que Thor ? Thor et Thor : Le Monde des ténèbres échouaient dans leurs tentatives car ils étaient trop sombres, et dans les deux premiers Avengers, Thor apportait le coté fantastique tout en étant le personnage de l'équipe le moins présent dans l'ambiance. Comme Man of Steel, ce super-héros fort et invincible est peu identifiable car les enjeux autour de lui n'existent pas, c'est un dieu. Taika Waititi a apporté le fun, l'humour et le second degré à Thor pour le rendre non pas identifiable, mais incroyablement caricatural et attachant, on a envie d'être avec lui. C'est également dans ce film qu'il sera confronté enfin à une chose qui le dépasse et qui le rendra plus humain, et aussi plus spectateur, en témoigne une scène où il est sur un fauteuil devant un écran assez significative de sa situation.

On a parlé du personnage, parlons du film. Thor Ragnarök b&igne dans une ambiance très années 80, mais surtout très jeux-vidéos d'arcade, que ce soit dans l'esthétique composée d'énormément de couleurs vives et flashy, ou dans une bande sonore électronique rappelant des bruitages de bornes d'arcades comme Pac-Man. Les anciens personnages comme le charismatique Loki, toujours joué par le tout aussi charismatique Tom Hiddleston, Heimdall, joué par un Idris Elba enfin plus développé, laissent la place à de tout nouveaux personnages tout aussi fort, comme celle qui est amenée à devenir un nouveau visage féminin fort du MCU, celle qui peut renvoyer Scarlett Johansson à l'école des personnages badass, Tessa Thompson. Jeff Goldblum joue un personnage cartoonesque comme Marvel sait les créer, qui vient s'ajouter à Benicio Del Toro et à Martin Freeman, et comme pour ces personnages, on ne sait pas réellement la direction prise par Goldbum.

Mais Marvel a une maladie grave, la maladie des mauvais méchants. Mais cette maladie commence peu à peu à s'atténuer. Après Kurt Russell et Michael Keaton, Cate Blanchett nous offre une méchante diaboliquement délicieuse, mais en manque de charisme, la déesse de la mort n'est pas très impressionnante en soi.

Thor Ragnarok est bien évidemment le meilleur de la trilogie, mais également l'un meilleurs films du Marvel Cinematic Universe. Bien écrit, clair et révolutionnaire, ce dernier Marvel de 2017 conclut une série de trois films qui, certes ont des soucis, mais sont vraiment de très bonne facture. Marvel est sur la bonne voie.

Léo Tyran