Mindhunter, dans l’esprit des serial killer

Par Fredp @FredMyscreens

David Fincher offre une nouvelle série à Netflix pour le plus grands bonheur des passionnés de serial killers et de psychologie complexe. Avec Mindhunter, voilà une série policière qui change et qui fascine !

En 1993, David Fincher participait à l’essor international de Netflix en lançant House of Cards, première grande série d’envergure du réseau qui préfigurait toute une vague de production de contenus. Alors que la série politique commence à s’essouffler un peu, voilà maintenant qu’il y produit (et réalise au passage quelques épisodes) un nouvelle série bien différente mais complètement fidèle à son esprit. Il s’agit donc de Mindhunter, créé par Joe Penhall (à qui l’on doit le scénario adapté de La Route), inspiré du livre Mindhunter : Dans la tête d’un profileur de Mark Olshaker et John E. Douglas.

Le pitch est en fait relativement simple puisqu’à la fin des années 70, un duo d’agents du FBI va interroger certains grands serial killers (dont le monumental et flippant Ed Kemper ou ) afin de mieux comprendre leur façon de penser et ainsi résoudre plus facilement certaines affaires criminelles. Bref, il s’agit là des début du profilage et des études sur la psychologie criminelle. Et quand on parle de psychologie des tueurs en série, il n’est donc forcément pas étranger de trouver David Fincher à la barre puisqu’avec Se7en, Gone Girl ou Millenium mais surtout Zodiac, il en a bien exploré plusieurs facette tout en étudiant les conséquences de ces enquêtes sur les personnes qui les traquent, qu’ils soient flics, journalistes, mari, hacker, …

Et le contexte des 70 et cette évocation des grands tueurs américains nous replonge donc dans l’ambiance de l’un des meilleurs films du réalisateurs. En effet, d’une certaine manière, Mindhunter est un véritable prolongement de Zodiac, explorant les mêmes thèmes, en posant des enjeux bien plus psychologique que des scènes d’action. Ici la tension peut simplement naître d’un interrogatoire un peu pousser, ou de l’attitude étrange de certaines personnes. Mais c’est aussi le portrait d’une époque et d’une société. Car sans stariser les tueurs, Mindhunter en fait tout de même des objets de fascination au charisme important.


En plus de l’évolution des études psychologiques, c’est aussi les conséquences que cela a sur le personnage principal que la série explore. En effet, à mesure qu’il côtoie ces meurtrier et comprend leur manière de fonctionner, Holden Ford (impeccable Jonathan Groff) va changer ses méthodes et choquer par là même ses collègues, devenir de plus en plus arrogant et ignorant les conséquences de ce qu’il peut avancer lors de ses enquêtes. Bref, une évolution négative naturelle qui trouvera son aboutissement dans l’étreinte du diable.

Evidemment, avec David Fincher à la barre, inutile de dire que l’écriture, la mise en scène glaciale à la photo pleine d’ombres savamment étudiées et le jeu des comédiens sont impeccables, offrant alors un show au rythme lent mais de grande qualité, qui avance ses pions avec une parfaite maîtrise. Nous sommes là face à une série véritablement passionnante qui ne devrait cesser de s’étoffer dans une seconde saison dont l’orientation devrait être encore plus sombre et violente. A suivre !