Ashanti (1979) de Richard Fleischer

Le titre du film fait référence à d'un grand peuple autochtone du Ghana, et par ce film le réalisateur entend dénoncer l'esclavage moderne en s'inspirant de faits réels. Adapté d'abord de la nouvelle "Ebano" (1979) de Alberto Vasquez Figueroa ce film n'est pas une production américaine mais une production suisse d'un homme qui se lançait dans le métier. En effet ce film est produit par Georges-Alain Vuille, cinéphile qui se projetait comme un futur grand producteur après sa prmeière expérience sur "Clair de Femme" (1979) de Costa Gavras, mais dont l'échec cuisant de ce film-ci poussa petit à petit vers une faillite cinglante.

Ashanti (1979) de Richard Fleischer

Il embaucha comme scénariste le romancier Stephen Geller, qui signe là son 3ème et dernier scénario après "Cosa Nostra" (1972) de Terence Young et "Abattoir 5" (1972) de George Roy Hill. Mais surtout Vuille voyait les choses en grand et pour sa superproduction il a choisit un grand réalisateur, Richard Fleischer, et un casting prestigieux digne de Hollywood. Le rôle féminin est dévolue à Beverly Johnson, dont ce sera le seul rôle au cinéma pour cette mannequin vedette des seventies connue pour avoir été la première noire à faire la couverture du magazine Vogue en 1974. Ensuite on a une ribambelle des stars, les vétérans Rex Harrison (ne fera plus que 2 films, retraite annoncée en 1982), William Holden (plus que 3 films, décède en 1981) et Peter Ustinov. A leurs côtés le personnage principal est incarné par Michael Caine, suivi de Kabir Bedi alors nouvellement connu et reconnu grâce au succès de la série TV "Sandokan" (1976). Omar Sharif est également présent ainsi que le frenchy Jean-Luc Bideau qui apparait dans une nouvelle production au casting international après "Sorcerer"(1978) de William Friedkin... Le film débute avec un couple de médecin travaillant sous l'égide de l'ONU (OMS) dans un pays d'Afrique noire avant que l'épouse d'origine africaine soit enlevée par un réseau d'esclavagistes. L'époux par à sa recherche aussitôt, poursuivant sa belle et ses ravisseurs à travers l'Afrique. Sur le fond le sujet interpelle et offre un potentiel certain entre fiction d'aventure aux multiples rebondissements et actualités brûlantes. Malheureusement si dans les grandes lignes c'est plutôt bien vu avec un récit prenant le scénario manque tout de même de vraisemblances et d'un minimum de sérieux.

Ashanti (1979) de Richard Fleischer

En effet il est difficile de croire qu'un médecin lambda puisse suivre aussi rapidement et fidèlement un groupe discret et expérimenté et ce, sans compter les maladresses qui parasitent le bon déroulement de l'aventure. Par exemple, la doctoresse Anansa qui reste éblouissante de beauté même après des jours à marcher à travers l'Afrique, ou ce mercenaire pilote d'hélicoptère qui se sacrifie pour on ne sait quelle raison, ou encore cette séquence "comique" de montage de dromadaire qui manque de cohésion avec le style du film. Un bon point pour la mise en valeur des décors naturels, l'exotisme étant pour le genre un paramètre important. Ensuite, si le casting est étoilé c'est un peu futile puisque les plus grandes stars ont les rôles les moins consistants. En conclusion force est de constater que le réalisateur Richard Fleischer, à qui on doit quelques chefs d'oeuvres comme "20000 Lieues sous les Mers" (1954), "Les Vikings" (1958), "L'Etrangleur de Boston" (1968) et "Soleil Vert" (1973), signe avec ce film le début de la fin puisque à partir de "Ashanti" le cinéaste ne fera que des films médiocres voir tout bonnement mauvais.

Note :

Ashanti (1979) Richard Fleischer