[1 CINÉPHILE = 1 FILM CULTE] : Over The Top - Le Bras de Fer

Par Fuckcinephiles

#22. Over The Top de Menahem Golan (1987).

" Déjà quatre billets sur Sylvester Stallone en à peine une vingtaine de textes sur cette section, c'est limite du forcing. Limite hein, mais promis je me soigne - ou pas.

En même temps, si je dois me pencher en toute honnêteté sur mes " films cultes ", ceux qui m'ont autant fait découvrir qu'aimer le septième art, les films de Stallone doivent impérativement faire partie de ceux que je dois citer en premier tant ils ont tous été, à différents degrés, de véritables babysitteurs durant mon enfance, au même titre que les péloches Amblin ou les dessins animés de chez Disney.
Je ne le cache pas, et je le revendique même certainement plus que de raison mais j'aime Sly - genre VRAIMENT -, c'est le plus grand héros de ma jeunesse, mon acteur favori et même mon " papa imaginaire " a tellement le bonhomme fait partie intégrante de ma passion pour le cinéma.
Je ne peux pas passer une semaine sans regarder au moins un de ses films, s'en est presque un toc, à chaque coup dur, chaque baisse de régime ou même chaque envie nostalgique de revenir un petit poil en arrière pendant 1h30, revenir à une époque ou la vie me paraissait - comme à tout le monde - plus facile et moins étouffée par les responsabilités diverses; je saisis un de ces DVD, et je me déconnecte de toute, littéralement.

Tango & Cash, Cobra, Demolition Man, Rocky II, III, IV (surtout), ou même Over The Top, leurs nombreuses visions n'ont jamais altéré tout l'amour que j'ai pour eux, aussi imparfait soient-ils.

Et même le dernier cité, gros nanar sur pellicule d'une naïveté effarante, mais qui fait du bien à nos petits coeurs d'artichauts en bon téléfilm du dimanche aprem qu'il est, en grande partie.
Enfin, un drame touchant méchamment burné, parce que Sly y joue les routiers amateurs de balades romantiques (" All i need is you "...), mais aussi de bras de fer bien badass avec des gros messieurs tout plein de sueurs et de muscles.
Dit comme ça, cela ne fait pas rêver et oui, Over The Top ne fait pas rêver, tant tout le long, le film de Menahem Golan (feu papa de la Cannon, qui a sacrément allongé les millions pour se payer Sly) enchaine les fautes de gouts ahurissantes, des comédiens censés donner de l'âme à cette épopée routièro-feriesque (si, ça veut dire quelque chose) d'un père capable de tout pour gagner la garde et l'amour d'un fils qu'il n'a pas connu, à la mise en scène sans relief, ou chaque irruption de bons sentiments dégouline comme un mauvais marshmallow au coin du feu.
Mais tout du long, Sly y croit, il y met ses tripes et tout son coeur même si son morveux est une tête à claque pourrie gâtée, qu'on laisserait volontiers chez son enfoiré de grand-père, et on rêverait tous d'avoir un paternel aussi aimant et doux que lui - moi oui hein -; prêt à dessouder des bras de véritables bûcherons pour nous offrir un avenir doré.
Et au final, on est attendri par cette (re)naissance de lien entre un père et son fils, même si on oublit volontiers tous ces jolies attentions au profit de la bagarre, la VRAIE.
Parce que Over The Top dans la mémoire de tous les gosses des 80's/90's, c'est LE film sur le bras de fer et rien d'autre.Si nous les hommes, on s'est fracassé les poignets dans les cours de récréations et en famille (en tournant nos casquettes à l'envers, ce que je fais toujours en pensant au film...), c'est à cause de Sly et de ce film. True story.


Vingt minutes de championnat du monde - cheap comme ce n'est pas possible - culminant à une prise du pouce légendaire, voilà ce dont la majorité des spectateurs du film se rappelleront, et rien d'autre - ou presque -, vingt putains de minutes qui font directement appel à notre instinct animal, notre excitation un poil étrange de voir des hommes s'affronter, s'invectiver à coups de dialogues bourrés jusqu'à la gueule de clichés (" le s'cond, c'est un con ! "), se faire mal jusqu'à ce que le meilleur gagne; tout ça en ayant une furieuse - et tout aussi étrange - envie de faire pareil !

Un pur moment de cinéma jubilatoire, au moins égal aux combats de boxe des Rocky ou du Kumite de Bloodsport, que l'on a inexplicablement envie de revoir en boucle.
Ce n'est pas du grand cinéma, pas même du bon cinéma - ou alors à peine -, mais ça fait un bien fou par ou ça passe, et ça pue tellement bon le s80's que ça titille méchamment la fibre nostalgique qui vibre en nous, et on retrouve automatiquement replongé en enfance.
Je le regarde souvent en ce moment, je ne sais pas si c'est par nécessité de toucher du bout des souvenirs un passé finalement pas si loin, ou si c'est parce que je me sens pousser des ailes - et des muscles -, à tel point que j'envisage inconsciemment de me lancer dans une carrière de ferriste dans un futur plus ou moins proche.
Prions pour la première proposition, parce que j'en imposais pas des masses à l'époque, avec mes biscottos dans la cour de récré... "
Jonathan Chevrier
Plus ou moins fils spirituel du Dude et du Zohan réunis, cinéphile/cinévore/cinémaniaque convaincu depuis mon premier battement de cils, je voue un culte sans borne à Sylvester Stallone. Biberonné aux séries B, les salles obscures sont mes secondes maisons et je fonds comme un vampire au soleil sans ma dose quotidienne de bonnes péloches.
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