« Knock » : Un film qui nous « gratouille » plus qu’il nous « chatouille ».

Journée exceptionnelle chez les Brouillons et chez l'ami Good Taste Police. Grâce au Quotidien du Cinéma, nous avions pu assister à la projection-presse de Knock, suivi d'une rencontre avec son acteur principal, Omar Sy, et la réalisatrice Lorraine Lévy

Knock, c'est une pièce légendaire au sein du monde du spectacle français. Mais nous ne sommes pas là pour parler de ça et Lorraine Lévy l'a bien fait comprendre lors de notre entretien : Knock de 2017 est un tout autre film. A vrai dire, ce sera même impossible de s'amuser à jouer la comparaison faute au non-visionnage des précédentes adaptations.

Qu'en est-il alors ? Après la projection, impossible de savoir devant quel film nous nous sommes retrouvés : Un drame social sur la médecine et la peur de l'étranger ou une comédie populaire truffée de gags proches du cartoon ? Vu par la réalisatrice sous l'angle de la fantaisie, Knock donne l'impression de voyager dans un monde inconnu de notre réalité mais qui n'en est pas si éloigné en fin de compte. Ce qui en fait son principal point faible puisque tout ce qui aurait pu avoir le potentiel d'une comédie dramatique populaire et rassembleur se trouve sacrifié au profit d'un humour potache peu inspiré. Comment réagir autrement qu'en tirant une moue dubitative lorsqu'un enjeu capital au cours de l'intrigue se retrouve vite réglée par une séquence de diarrhée interminable qu'on ne pensait trouver uniquement dans un film de Tom Green ou d'Adam Sandler ?

A force de tirer sur les cordes des bons sentiments, Knock finit par annihiler tout impact émotionnel qu'il tente d'entreprendre tout le long du film. Difficile de croire l'intention de la réalisatrice, nous confiant que le film est avant tout une comédie populaire. Le rire est difficile à sortir comme les larmes. Et pourtant, ce n'est pas faute d'essayer de Lévy, à sa défense, de nous véhiculer ces émotions. Si la bonhomie générale nous rebute, il faut admettre qu'il y a une volonté générale de nous faire voyager au sein de ce petit village. Chaque génération du cinéma français, de la génération Canal (Alex Lutz, Omar Sy) en passant par une génération plus ancienne (On pense à Rufus ou Sabine Azéma), donne vie à cet environnement auquel tous semble se côtoyer sans pour autant se connaître réellement avant que le docteur Knock, joué par un Omar Sy toujours aussi désireux de changer de registres, arrive pour mieux rassembler.

Un voyage interminable au sein de ce petit village au certain charme mais qui finit par très vite fatiguer. Knock n'est là que pour démonter une nouvelle fois le talent fou de son acteur principal au service d'un film véritablement confus.

Victor Van De Kadsye