Scène et séquence dynamiques

Construire une scène, c’est soit faire avancer l’histoire, soit illuminer davantage un personnage, soit les deux. Si la scène obtenue ne réponds à aucune de ces exigences, il semblerait bien qu’elle n’ait rien à faire dans le projet que vous êtes en train d’écrire.

Une scène est d’abord structurée. Simplement, elle possède un début, un milieu et une fin.
Une scène particulière s’inscrit souvent au sein d’une séquence. C’est-à-dire qu’il existe d’autres scènes avant la scène en question et qu’il en existera le cas échéant après.

Une série d’événements

Les choses qui se sont déroulées avant la scène en train d’être décrite peuvent tout à fait légitimement ne pas apparaître dans le scénario. Dans Juno, par exemple, on nous montre Juno attendant un enfant mais les circonstances de cette grossesse ne sont nullement détaillées.

De même, une séquence peut se conclure sur une scène qui propose une fin ouverte au lecteur (même si l’histoire n’est pas encore finie mais concernant la question soulevée par cette séquence spécifique, on laisse le choix au lecteur de sa propre interprétation).

Classiquement, pour conserver l’attention du lecteur et maintenir le nécessaire élan de l’histoire, il est préférable de débuter une scène le plus tard possible et en sortir le plus tôt possible. C’est ce que l’on nomme In Media Res.
A ce propos, nous vous conseillons la lecture de :
SCENE : CONSEILS DE CONSTRUCTION

Des conflits mineurs dans chaque scène mais des conflits néanmoins

Tout au long de l’intrigue, le protagoniste est face à des barrières qui lui bloquent le passage pour atteindre son objectif. Dans une scène, il n’en sera pas différent.
Au début d’une scène (ou bien d’une séquence), quelqu’un veut quelque chose et quelqu’un d’autre essaiera d’éluder ou de contourner ce que désire l’autre ou bien voudra quelque chose de contradictoire.

La scène décrira cette lutte entre ces deux personnages. Au début de celle-ci, le lecteur a besoin d’appréhender ce que chacun d’entre eux désire dans cette scène.
Le débat (chacun avance ses arguments et tente dans le même mouvement de contrecarrer le désir de l’autre) constitue le milieu de la scène. Et la fin de la scène est la démonstration que l’un des deux personnages l’a emporté sur l’autre.

Sous l’angle de la dramaturgie, il n’est pas bon de quitter une scène ou une séquence sans que l’un des personnages ait gagné et l’autre perdu. Et cela prend place quel que soit le genre dans lequel on a inscrit son histoire.

Et tout comme il n’y a pas d’histoire s’il n’y a pas de conflits, une scène ne peut être justifiée que si elle présente un conflit. L’événement qu’elle décrit devrait se fonder sur un conflit.
Un personnage va proposer à sa petite amie le mariage. Il achète une bague et a prévu de faire sa demande lors d’un dîner dans un restaurant. Tout se passe bien et la jeune femme dit oui.
Nous venons de décrire un événement. Mais il n’y  a pas vraiment d’histoire.

Maintenant, ajoutons une scène dans laquelle le personnage seul dans sa salle de bains répète le moment de sa demande et tend la bague au reflet dans le miroir.
Un faux mouvement et la bague est aspirée par la bonde du lavabo.
Il suffit d’amplifier le conflit (obstacle, épreuve) par une urgence quelconque (par exemple, il est en retard et sa fiancée s’impatiente déjà dans le restaurant) et on a entre les mains une histoire.