Harmonium

Par Dukefleed
Une harmonie de façade
Prix du Jury dans la sélection cannoise « Un certain regard », on peut reconnaitre que ce film en deux parties coupé par une ellipse est sacrément bien écrit et tarabiscoté. Mais quelle idée a eu Koji Fukada de centrer son film sur une famille nippone protestante ? Les chrétiens représentent moins de 2% de la population. Cà on va très vite le comprendre, car ce film profondément plongé dans la culture japonaise à travers une famille standard de la classe moyenne sonde tous les symboles de la morale chrétienne. Si le film montre la foi, l’église, l’harmonium et l’innocence ; il montre comment, dans une famille manquant cruellement d’harmonie (pied de nez au titre) et truffée de secrets : le péché, la culpabilité aboutissent à la punition quasi divine. Le personnage venant mettre à bas le fragile équilibre familial à quelque chose de mystique : mi dieu-mi diable. Ceci nous est asséné parfois lourdement, la symbolique des couleurs entre les vêtements blancs et rouges annoncent par exemple de manière trop ostentatoire le drame à venir. Des lourdeurs, y’en a d’autres et ce jusqu’à une fin de film limite grandiloquente. Dommage, car la morale d’un conte noir à la « Théorème » de Pasolini fonctionne bien tout comme la vision pessimiste de la famille avec cette petite voix sourde en fond : « la famille n’est pas un lieu de bonheur, l’individu doit se mettre entre parenthèse, pour le meilleur temporairement mais pour le pire en définitive ». Des qualités artistiques mais des lourdeurs surtout dans le final.Sorti en 2017Ma note: 13/20