Charro

Un grand merci à Sidonis Calysta pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Charro » de Charles Marquis Warren.

Charro

« Si tu avais voulu me tuer, tu l’aurais fait dans le saloon »

Jess Wade, un ancien hors-la-loi, est capturé par ses anciens compagnons et se retrouve dans leur repaire de la montagne, là où le gang cache un Victory Gun, un précieux canon. Vince Hackett, le chef du gang, cherche à lui faire porter la responsabilité du vol du canon. Jess rejoint Rio Seco où il compte deux amis, Tracy qui possède le saloon local, et le shérif Ramsey qui croit en son innocence. Billy Roy, le violent frère de Vince, arrive en ville et blesse Ramsey qui charge alors Jess de l’arrêter. Mais Vince menace de bombarder la ville avec son canon…

« Après trois jours passés à traverser le désert dans la poussière, je me dis qu’il ne résistera pas à l’idée de boire un verre d’alcool ou de caresser une femme. Il trouvera tout ça chez toi. Et moi je l’attendrai »

Charro_Elvis

En marge de son immense carrière musicale de chanteur, Elvis Presley rêvait également de conquérir le grand écran. Il mena ainsi en parallèle une prolifique carrière d’acteur, jouant dans une trentaine de films de 1956 à 1969, destinés pour la plupart à promouvoir ses disques et à entretenir la flamme de ses fans. Composée pour l’essentiel de bluettes musicales adolescentes sans grand intérêt (« Blondes, brunes et rousses », « L’idole d’Acapulco », « C’est la fête au harem »), sa filmographie compte néanmoins quelques films plus exigeants comme « Le rock du bagne » (Thorpe, 1957), « Bagarres au King Creole » (Curtiz, 1958) ou encore « Les rôdeurs de la plaine » (Siegel, 1960). Mais déçu par la qualité de la plupart de ses films, Elvis Presley abandonne progressivement le cinéma à la fin des années 60. Avant de prendre sa retraite cinématographique, il tourne en 1969 « Charro » demeure son antépénultième film, sous la direction de Charles Marquis Warren, réalisateur de séries B spécialisé dans les westerns à petits budgets qui a fait ses classes à la télévision sur les séries « Gunsmoke » et « Rawhide » et dont il s’agit du dernier film. Il s’agit du quatrième et dernier western du King après « Le cavalier du crépuscule », « Les rôdeurs de la plaine » et « Amour sauvage ». A noter que le rôle principal fut initialement proposé à Clint Eastwood, qui préféra tourner à la place « La kermesse de l’ouest » de Joshua Logan dont il partage l’affiche avec Lee Marvin.

« Tu as jusqu’à ce soir pour libérer mon frère. Après quoi, c’est moi qui viendrait le chercher. Et je ferai parler le canon »

Charro_Ina_Balin

Dans la culture traditionnelle mexicaine, le « Charro » n’est autre qu’un cavalier vêtu d’un costume traditionnel. Soit l’équivalant mexicain du cow-boy américain. Dans le cas présent, le « Charro » c’est Jess Wade, un ancien gangster rangé des diligences rattrapé par son passé. Ou plutôt par son ancienne bande, qui veut lui faire payer le prix de son abandon en le faisant accusé à leur place d’un crime qu’il n’a pas commis. A l’évidence, le film de Marquis Warren est un étrange maelstrom qui recycle en les mixant les intrigues de plusieurs westerns tels que « Rio Bravo » ou « L’homme aux colts d’or ». Il en résulte un western de facture assez classique, pas déplaisant mais qui semble un peu désincarné. Seul contre tous, Elvis fera front pour défendre héroïquement (et sans pousser la chansonnette !) la ville face à ses anciens camarades. Mais en dépit d’une menace croissante, il ne se passe finalement pas grand chose à l’écran : exception faite d’une fusillade stérile en ouverture, il faut attendre les ultimes minutes pour voir dégainer les colts, le temps d’un règlement de comptes assez peu spectaculaire. Ode à la superstar Elvis dont il veut absolument faire une icône virile (avec son inhabituelle barbe et son stoïcisme lorsqu’on lui brûle le cou), ce « Charro » est un bien curieux western, pas franchement désagréable mais un peu trop fade pour être vraiment mémorable.

Charro_DVD

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Le DVD : Le film est présenté en version restaurée, en version originale américaine (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également proposés.

Côté bonus, le film est accompagné de deux présentations respectivement signées Bertrand Tavernier et Patrick Brion.

Edité par Sidonis Calysta, « Charro » est disponible en DVD depuis le 12 septembre 2017.

Le site Internet de Sidonis Calysta est ici. Sa page Facebook est ici.