Le Diable et les 10 Commandements (1962) de Julien Duvivier

Un genre en soi, le film à sketchs gagnera ses galons surtout avec le cinéma italien avec notamment "Les Monstres" (1963) de Dino Risi et "Le Decameron" (1971) de Pier Paolo Pasolini mais, au vu du titre, on pense forcément aux deux versions "Les 7 Péchés Capitaux" (1952) d'un collectif dont font partie Roberto Rosselini, Claude Autant-Lara et Yves Allégret, puis la version éponyme (1962) d'un autre collectif avec entre autres Claude Chabrol et Roger Vadim. On retrouve d'ailleurs plusieurs des acteurs dans ce film de Julien Duvivier. Outre Julien Duvivier qui est réalisateur et souvent scénariste, les différentes segments ont des scénaristes-dialoguistes différents, souvent en accord avec le genre (plus ou moins comique, ^plus ou moins social...) avec de grands noms comme Henri Jeanson ("Hôtel du Nord" en 1938 de Marcel Carné et "Marie-Octobre" en 1958 de Duvivier), Michel Audiard, René Barjavel ("Le petit monde de Don Camillo" en 1952 de Duvivier) et Maurice Bessy ("Voici le temps des Assassins" en 1956 de Duvivier).

Le Diable et les 10 Commandements (1962) de Julien Duvivier

Cependant, si il y a bien 10 commandements ils sont segmentés en 7 sketchs tandis qu'un huitième, écrit par Pascal Jardin la saga "Angélique Marquise des Anges" (1964-1967) de Bernard Borderie a été coupé au montage final (sauf pour l'Allemagne et le Japon). Comme souvent dans ce genre de film, les sketchs sont joués par un casting prestigieux qui reste aussi souvent l'atout majeur de ce genre de projet. Pêle-mêle citons Claude Rich (voix Off non créditée), Micheline Presle, Danielle Darrieux (3 films dont "Marie-Octobre" en 1958), Françoise Arnoul, Fernandel (5 films dont "Le Petit Monde de Don Camillo" en 1952), Alain Delon, Jean Carmet, Maurice Biraud, Georges Wilson, Madeleine Robinson, Louis De Funès, Lino Ventura (2 films avec "Marie-Octobre"), Noël Roquevert (3 films dont "La Bandera" en 1935 et "Marie-Octobre"), Michel Simon (3 films dont "Panique" en 1946), Charles Aznavour, Jean-Claude Brialy (2 films avec "La Chambre Ardente" en 1962), Marcel Dalio (5 films dont "Pépé le Moko" en 1937) et en prime, l'acteur hollywoodien Mel Ferrer (qui commençait à souffrir du fait qu'il soit éclipsé par le succès de son épouse Audrey Hepburn).

Le Diable et les 10 Commandements (1962) de Julien Duvivier

Donc voici 2h20 scindées en 7 parties distinctes qu'on va nommées ici et qui fera un rappel culturel par la même occasion : épisode 1 "Tu ne jureras point", épisode 2 "Tu ne convoiteras point" + "Luxurieux point tu ne seras" + "L'oeuvre de chair ne désireras qu'en mariage seulement", épisode 3 "Tu ne tueras point", épisode 4 " Un seul dieu tu adoreras", épisode 5 "Tes pères et mère honoreras" + "Tu ne mentiras point", épisode 6 "Tu ne déroberas point" et épisode 7 "Les dimanches tu garderas"... Qui dit film à sketch dit évidemment niveau très aléatoire entre les segments, et si l'ensemble reste une comédie certains passages sont un peu plus "sérieux", dramatique même pour l'épisode 3 et plus émouvant pour l'épisode 5. Précisons que les mêmes protagonistes débute avec l'épisode 1 et termine avec l'épisode 7 qui sont notamment avec Michel Simon qui a clairement dû apprécier son rôle ! Le tout reste particulièrement joussif et d'un cynisme palpable même si ça reste plutôt "démocratique". On apprécie surtout les jurons de Michel Simon, Fernandel qui passe du curé Don Camillo à Dieu, le jeu à qui perde gagne entre Brialy et De Funès, la cougar piégée Danielle Darrieux où encore Françoise Arnoul prise à son propre piège. Rien d'exceptionnel (on aurait pu aller un tout petit peu plus loin, c'est gentiment anticlérical, gentiment mais c'est déjà ça !). Une comédie divertissante avec des acteurs qui s'amusent et nous avec. Un bon moment.

Note :

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