Du Silence et Des Ombres (1962) de Robert Mulligan

Voilà un film immense de par sa postérité... Adapté du roman "To kill a Mockingbird" ("Ne itrez pas sur l'oiseau moqueur" (1961 Prix Pulitzer) de Harper Lee, un film aux 3 Oscars dont un pour Gregory Peck. Ce film est classé 25ème du top 100 établi en 2007 par l'American Film Institute, il fait partie du top 50 de 2005 du British Film Institute et même son personnage principal, Atticus Finch est classé 1er du top 100 des plus grands héros du cinéma de l'American Film Institute ! Vous en ferez ce que vous voudrez mais avouez que ça a de la gueule... Atticus Finch, personnage qui fut inspiré par Truman Capote lui-même qui était un ami d'enfance du romancier... Mis en scène par Robert Mulligan, futur réalisateur de "Un été 42" (1970), et produit par un certain Alan J. Pakula , producteur de Mulligan de 57 à 69 avant de se lancer lui-même pour devenir le futur réalisateur de "Les Hommes du Président" (1976) et de "Le Choix de Sophie" (1982).

Du Silence et Des Ombres (1962) de Robert Mulligan

Outre la star Gregory Peck qui vivait alors une année riche avec également "Les Nerfs à Vif" (1962) de Jack Lee Thompson et la superproduction collective "La Conquête de l'Ouest" (1962), le film vaut aussi pour être le premier film dans lequel apparait la future star Robert Duvall... On suit donc une famille monoparentale, le père avocat défend un noir accusé de viol tandis que ses enfants s'amusent des rumeurs et autres commérages et légendes du voisinage. Situé en pleine Ségrégation le film se lit sur deux niveaux, qui nous est d'ailleurs bien montrés en scindant le film en deux parties. La première partie il y a environ 90% l'univers des enfants et 10% papa avocat, la seconde partie cette proportion s'inverse. En fait le film s'intéresse plus au contexte qu'au procès proprement dit.

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Le récit est d'abord celui des enfants, le procès en question arrive à une époque où ils commencent à comprendre le monde qui les entoure, et c'est par eux que nous sommes plongé dans le quotidien de l'Amérique profonde de 1962 avec plusieurs détails du quotidien et des mentalités de l'époque en bonne partie inspirés des propres souvenirs du romancier. Si le film se fait d'abord passé pour une chronique d'enfance le récit nous rappelle souvent que le drame n'est jamais si éloigné (un coup de fusil pour cause de rôdeur, la tension autour du procès, la crise sociale...). Le sentiment d'insécurité montant petit à petit crescendo. Néanmoins on peut regretter cette césure qui casse un peu le fil du récit et qui donne trop la sensation qu'on passe d'une histoire à une autre alors qu'en fait tout est lié et ce, parce que tout est perçu par les enfants. Néanmoins ça reste un grand et beau film à défaut d'être réellement un grand chef d'oeuvre. A voir et à conseiller.

Note :

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