Patti Cake$ : Feel-good hip-hop

Par Kinocinéblog @amauryfoucart

Remarqué cette année à la Quinzaine des réalisateurs, Geremy Jasper livre avec Patti Cake$ un premier film enthousiaste et charmeur autour d'une rappeuse wannabe, déterminée à en découdre avec son quotidien miséreux.
Patricia Dombrowski a 23 ans. Elle rêve de devenir la star du hip-hop, rencontrer O-Z, son Dieu du rap et surtout fuir sa petite ville du New Jersey et son job de serveuse dans un bar miteux. Elle doit cependant s’occuper de sa grand-mère qu’elle adore et de sa mère, une chanteuse ratée et totalement instable. Un soir, au cours d’une battle sur un parking, elle révèle tout son talent de slammeuse. Elle s’embarque alors dans une aventure musicale avec Jheri, son meilleur ami et Basterd, un musicien mutique et asocial.

Danielle Macdonald et Siddharth Dhananjay


Passé une fulgurante et verdâtre séquence onirique, le film s'ouvre sur une mise en scène nerveuse, caméra portée, nous dévoilant de manière assez frontale le train de vie de Patricia Dombrowski, « aka Patti Cake$, aka White Trish, aka Juicy Luciano, aka Marilyn Mansion, aka Killa P. », jeune femme en surpoids d'une ville miteuse de New Jersey. D'un naturalisme social et poétique, la réalisation de Geremy Jasper n'est pas sans rappeler le génial American Honey (sorti en janvier dernier) et sa fascination quasi-documentaire de l'Amérique profonde. Avec une énergie et une acuité semblable au film d'Andrea Arnold, le cinéaste prend un malin plaisir à filmer la musique et à iconiser cette adolescente White Trash, pour qui le spectateur s’éprend dès les premières minutes.
Évidemment, l’'ascension fulgurante de l'héroïne dans le milieu du rap laisse un arrière-goût de « déjà-entendu » (on pense forcément à 8 Miles), voire de scénario un brin balisé, mais qu'à cela ne tienne, les coups durs et réussites de Patti fonctionnent du feu de dieu à l'écran. Il faut dire que la qualité du flow et de l'écriture y joue pour beaucoup, notamment dans sa capacité à faire exister les personnages secondaires, tous extrêmement solaires et attachants.
Au final, le film nous laisse avec une pèche extraordinaire, une envie irrésistible de danser sur les sons hip-hop du générique, et en cela, il remplit aisément son contrat de feel-good movie musical.
Amaury Foucart

Date de sortie : 30 août 2017Réalisation, scénario : Geremy Jasper
Genre : Comédie, drame, musical
Nationalité : Américain