Voice from the Stone (2017) de Eric D. Howell

Un film en Direct-to-DVD à la fois logique et décevant tant ce petit film fantastique avait du potentiel. Si le réalisateur reste inconnu (premier long métrage après quelques courts) au bataillon il y a en tête d'affiche une certaine Emilia Clarke, actuellement très connu pour son rôle de Daenerys Targaryen dans la série TV "Game of Thrones" (2011-...), mais bien qu'elle ait un potentiel bankable il semble qu'elle ait bien du mal à percer sur grand écran malgré son rôle de Sarah Connor jeune dans "Terminator Genisys" (2015) de Alan Taylor. A ses côtés il y a pourtant un casting de valeur avec l'acteur Marton Csokas remarqué en Celeborn dans la saga "Le Seigneur des Anneaux" (2001-2003) de Peter Jackson et vu récemment le shérif dans "Loving" (2017) de Jeff Nichols, l'actrice italienne Caterina Murino dont la carrière très inégale permet un dernier rôle "important" dans "Antigang" (2015) de Benjamin Rocher et on notera la présence de Lisa Gastoni vedette italienne des années 60-70 dans des films comme "Hercule contre les Mercenaires" (1964) de Umberto Lenzi et "L'Homme qui rit" (1966) de Sergio Corbucci.

Voice from the Stone (2017) de Eric D. Howell

Autrement le scénariste est également inconnu (a signé le dernier court métrage du réalisateur) mais on constate dans cette co-production italo-américaine que l'un des producteurs est Dean Zanuck, petit-fils du Nabab Darryl F. Zanuck (un des plus grands producteurs du 20ème siècle) et fils de Richard D. Zanuck... Pas de l'envergure de ses parents mais déjà produit "Les Sentiers de la Perdition" (2002) de Sam Mendes et "Zero Theorème" (2013) de Terry Gilliam... Adapté duroman éponyme (1996) de Silvio Raffo on est dans un film fantastique et romanesque qui n'est pas sans rappeler des monuments comme "Rebecca" (1940) de Alfred Hitchcock ou une des adaptations de "Jane Eyre" (dernière version 2011) de Cary Fukanaga, on peut aussi citer le récent "La Dame en Noir" (2012) de James Watkins. Une époque d'un passé proche, des décors d'un autre temps, des croyances dépassées et surtout une atmosphère gothique particulièrement efficace.

Voice from the Stone (2017) de Eric D. Howell

Les décors (sublime château de Toscane) sont magnifiques et idéalement mis en valeur par une photographie léchée. Ca reste l'énorme point fort du film. Malheureusement le scénario est le point faible avec une intrigue maladroitement mis en scène. Il ne se passe rien pendant une heure avant que, soudain, tout s'accélère de façon à nous priver d'une évolution vers la folie plus subtile et plus judicieuse. Idem par ailleurs pour l'idylle qui est tout simplement bâclée. On se pose encore la question des compétences de cette infirmière, sûre d'elle et qui semble avoir des "capacités" et qui au final n'offre strictement rien à part discuter banalement servi par des dialogues aussi ineptes que son travail auprès de cet enfant. Bref, ça ne tient pas la route. Ce n'est pas encore avec ce film que Emilia Clarke risque de percer. Et pourtant on aurait aimer plonger un peu plus dans cette demeure et cette famille mais il aurait fallu une infirmière qui apporte effectivement quelque chose et une évolution de la folie beaucoup plus insidieuse. Reste la beauté plastique de cet univers gothique qui ne manque pas de poésie baudelairienne.

Note :

Voice from Stone (2017) Eric Howell