Elle

Par Inglourious Cinema @InglouriousCine
Michèle fait partie de ces femmes que rien ne semble atteindre. À la tête d'une grande entreprise de jeux vidéo, elle gère ses affaires comme sa vie sentimentale : d'une main de fer. Sa vie bascule lorsqu’elle est agressée chez elle par un mystérieux inconnu. Inébranlable, Michèle se met à le traquer en retour. Un jeu étrange s'installe alors entre eux. Un jeu qui, à tout instant, peut dégénérer.

Elle – 25 Mai 2016 – Réalisé par Paul Verhoeven

Le dernier film de Paul Verhoeven c'était « Black Book » en 2006 et depuis, le pauvre petit « Hollandais Violent » n'avait rien fait de neuf. Jusqu'au jour ou le salut vint de la France et d'un roman de Philippe Dijan « Oh » qu'il adapta avec comme actrice principale, Isabelle Huppert. La c'est le succès, on se perd entre les récompenses, les nominations multiples et les critiques dithyrambiques, qui ne manquent alors pas de bons mots pour le qualifier. Malsain, glauque ou encore transgressif sont des mots qui reviennent souvent, mais est il allez si loin que la critique le prétend ? Malheureusement je crois que ce n'est pas le cas …
Michèle est la parfaite working-girl parisienne ! Une femme forte et sure d'elle qui mène d'une main experte un petit studio de jeu vidéo. Un jour dans sa demeure cossue d'un quartier bourgeois, elle se fait violer par un homme qui c'est introduit chez elle. Cependant elle ne porte pas plainte et continue à vivre comme si de rien n'était. Toutefois elle ne peut ignorer ce qui s'est passé et le harcèlement dont elle est victime; c'est ainsi qu'elle décide de s'armer pour se défendre à l'avenir. Une situation délicate qu'elle entend bien gérer, malgré une vie personnelle faites de conflits divers.
Moi qui espérais secrètement que Paul Verhoeven est réussi un grand film, ces deux longues heures ont douché toutes mes espérances, car hélas « Elle » est un beau petit loupé made in france. Alors ce n'est pas aussi indigent et soporifique que « Vincent n'a pas d'écailles », car il se passe des choses dans « Elle », des choses que rate inlassablement Verhoeven, coincé dans ce que l'on nomme l'enfer du cinéma français !
Le scénario qui se concentre sur Michèle est écrit par David Birke et adapté ensuite par Harold Manning ! L'intrigue nous parle de cette femme, de ses démons intérieur, dont le père (serial-killer) incarcéré sur la façon que ça régie sa vie. Ce sont des intentions louables que l'on devine à demi mot dans le film, mais comme c'est écrit avec la finesse d'une banale comédie (Pas les bonnes cela va de soi), cela anéantit toute réflexion ! Et on assiste incrédule à des scènes caricaturales, surlignées avec la délicatesse d'un critique des Inrocks qui se pâment des qu'ils voient un bout de fesse, avec des dialogues que n’auraient pas détesté Max Pécas, car « Elle » à un potentiel de nanardise insoupçonné ! Plongeant certaines scènes dans un ridicule des plus gênants !
Paul Verhoeven ne rattrape hélas même pas ce qu'il nous montre à l'écran, c'est plat, peu imaginatif et sans surprise, trop occupé certainement à filmer avec délectation les nombreuses scènes de viols que compte ce long-métrage. Une ignominie qu'il répète quatre à cinq fois, sans jamais se préoccuper d'une chose, qu'il banalise le viol. D'une par la répétition des viols, mécanique et sans aucune émotion, ou chaque nouveaux viols semble devenir la norme dans la vie de Michèle et ensuite parce que cela ne l'atteint jamais, comme si elle était « immunisée». Un manque de réaction qui valide sans le dire, que ce qu'elle vie est normal. Une banalisation qui fait mal, surtout quand ça vient d'un film, acclamé par la critique, qui d'un revers de mains balaye la gravité de cet acte, qu'est un viol.
 C'est un magnifique revers pour Verhoeven ...