"Iron Man", où le 1er film de ce qu'on va bientôt appeler la Phase 1 du Marvel Comic Universe. Aujourd'hui connu du monde entier ce concept est pourtant un pari au début des années 2000, puisque Marvel veut plus que tout se créer une place au soleil sur grand écran en créant un univers unique centré sur les super-héros de sa collection. Il y a bien la trilogie "Spiderman" (2002-2004-2007) de Sam Raimi qui a fait un carton mais bien que ce soit un héros Marvel les droits appartiennent à Sony, mais outre le navet et catastrophe industriel du film "Daredevil" (2003) de Mark Steven Johnson la (première !) trilogie de l'homme-araignée prouve qu'il y a de la place pour des films de qualités sur les super-héros. Pour lancer ces aventures le choix s'est donc porté sur "Iron Man", adapté évidemment de l'oeuvre (1963) de la légende Marvel, l'auteur Stan Lee qui en profite pour effectuer son premier caméo culte dans le film.Le réalisateur choisi est aussi acteur, Jon Favreau connu en tant que réalisateur pour des films familiaux comme l'excellent "Elfe" (2002) et "Zathura, une aventure spatiale" (2006). Lui aussi en profitera pour s'offrir un petit rôle, celui du chauffeur de Tony Stark/Iron Man.

Ce super-héros a été choisi parce qu'il serait le super-héros le plus populaire, une popularité qui résiderait dans le fait qu'il n'est pas un mutant aux supers pouvoirs surnaturels, mais un super-héros qui s'est "fait lui-même". Il est amusant d'ailleurs que chez le concurrent de Marvel, DC Comics c'est un peu la même chose avec son "Batman"... Dans le rôle-titre Marvel fait presque un pari en choisissant Robert Downey Jr , acteur talentueux qui a connu des déboires et une traversée du désert entre 2000 et 2005, revenu doucement et sûrement avec trois films excellents qui l'ont replacé en tête de liste, "Kiss Kiss Bang Bang" (2005) de Shane Black, "Good Night and Good Luck" (2006) de George Clooney et "Zodiac" (2007) de David Fincher... Son assistante Pepper Pots est jouée par Gwyneth Paltrow (grosse année pour elle, au box-office avec "Iron Man", niveau critique avec "Two Lovers" de James Gray), son ami militaire est joué par Terrence Howard (qui sera remplacé pour les films suivant suite à une demande de cachet trop élevé, ce qui mettra mine de rien un coup d'arrêt à sa carrière pour 2-3 ans sans grand projet), et enfin le mentor de Tony Stark interprété par Jeff Bridges éternel et inénarrable Dude de "The Big Lebowski" (1998) des frères Coen.

Iron Man/Tony Stark et Batman/Bruce Wayne ont en commun leur fortune, un certain génie et le fait qu'ils soient tous deux sans réels supers pouvoirs. Par contre si Wayne est taciturne, introverti et grincheux Tony Stark est l'exact contraire, il est extraverti, égocentrique et affable. Ce qu'on aime chez Stark c'est que c'est une Rock Star qui profite et s'amuse, vivant à 100 à l'heure tout en ayant ce petit truc en plus qui va faire de lui un chevalier moderne sauvant la veuve et l'orphelin. Ce qu'on aime aussi, bien plus qu'un "Spiderman", c'est que c'est un héros qui n'est pas lisse, prépubère et/ou ayant eu un drame dans sa famille. Joué par un Robert Downey Jr parfait en cynique, imbu de sa personne, milliardaire et génie de la technologie de surcroit ! Bref normalement antipathique pour tout le monde il devient l'icône pop Rock des super-héros ! Les effets spéciaux sont impeccables (signés de la légende Stan Winston et de la firme ILM de George Lucas) et le scénario assez dense pour éviter tout ennui. Ce n'était pourtant pas gagné, car il faut à la fois être un prologue au Marvel Comic Universe et à "Iron Man" lui-même tout en ne trainan tpas trop en longueur. Pari gagné. Les acteurs sont excellents, et si il y a bel et bien de l'action on notera un savant dosage de romance et d'humour sans tomber ni dans la Rom Com ni dans le comique pur. En prime un Jeff Bridges avec une gueule et un charisme fou. "Iron Man" sera un succès à près de 600 millions de dollars au Box-Office et lancera donc définitivement le Marvel Comic Universe qui cartonne encore et toujours aujourd'hui.