BELLES MAIS PAUVRES (Critique)

BELLES MAIS PAUVRES (Critique)BELLES MAIS PAUVRES (Critique)SYNOPSIS: Romolo et Salvatore, fiancés respectivement à Marisa et Anna-Maria, sont confrontés à l'obligation de gagner leur vie afin de pouvoir se marier. Salvatore ouvre un petit atelier et commence à avoir de l'argent, mais cela l'éloigne pour un temps d'Anna-Maria qu'il considère alors comme une " fillette ". Romolo ne veut pas perdre Marisa mais n'a aucune envie de travailler, i l quitte le droit chemin et s'attire des ennuis.... BELLES MAIS PAUVRES (Critique)

Dino Risi est incontestablement l'un des grands maîtres de la comédie et de la satire sociale, capable de saisir dans ses films le zeitgest de son époque, de dresser un portrait féroce de la société italienne, tout en conservant une légèreté de ton qui fait tout le charme de ses films. Le Fanfaron (sorti en 1962 et emmené par l'inoubliable duo Vittorio Gasman et Jean-Louis Trintignant ) et Les Monstres (film à sketchs sorti en 1963) sont de ce point de vue à nos yeux ses deux plus grandes oeuvres. On en retrouve les prémices dans le diptyque Pauvres mais Beaux et Belles mais Pauvres dans lequel on suit le parcours de deux jeunes hommes épicuriens, archétypes de l'italien adepte de la dolce vita dans l'Italie des années 50. Le pays tente alors de se reconstruire économiquement et socialement après les sombres années musoliniennes qui l'ont divisée et mis dans le clan des pays vaincus à l'issue de la seconde guerre mondiale. Romolo ( Maurizio Arena) et Salvatore ( Renato Salvatori) vont ainsi se confronter aux difficultés de trouver un emploi et de s'extraire de leur condition sociale alors que ce que l'on appela le miracle économique italien commence à peine à faire sentir ses effets.

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Dans Belles mais Pauvres, Romolo et Salvatore ne se disputent plus les faveurs de Giovanna (la spectaculaire Maria Allasio ) qui leur a donc préféré un riche bijoutier. Les meilleurs amis sont en passe de devenir beaux frères et .... adultes. L'approche des fiançailles les met en effet face à leurs responsabilités et à la nécessité de trouver enfin un emploi stable et respectable pour assumer leur futur rôle de chef de famille. Il doivent surmonter leur peur de l'engagement affectif, eux qui sont des dragueurs invétérés et leur peur du monde du travail, eux qui ont jusqu'ici vivoté avec des petits boulots leur laissant suffisamment de liberté pour mener la dolce vita. Si on les a connus pauvres mais beaux dans le premier volet de ce diptyque, il sont surtout pauvres mais heureux, le film ne tombant jamais dans le misérabilisme et utilisant leurs galères et leurs difficiles conditions de vie comme un ressort comique.

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Dans l'Italie des années 50 le patriarcat n'est pas un vain mot et il est inenvisageable pour eux de laisser travailleur leur future femme, de ne pas reproduire le schéma familial dans lequel ils ont été élevé. Derrière cette petite comédie légère et pétillante qui se déguste comme un verre de Prosecco sur une terrasse romaine, se dessine le portrait d'une société en crise et d'une jeunesse pleine d'envie et de dynamisme mais à laquelle son pays n'offre guère de perspective. Reprendre des études, chercher le financement pour ouvrir son petit commerce, céder à la promesse de l'argent facilement gagné en travaillant pour les petits malfrats de la ville, la nouvelle vie de Romolo et Salvatore est faite de compromis, d'efforts, de sacrifices et de dilemmes moraux. Ces thèmes traversent le film et l'enrichissent sans pour autant en changer sa nature profonde qui est d'être une comédie de mœurs pleine de charme et très enlevée. Nos deux compères agissent autant par amour que par fierté et derrière leur attitude de machos incapables de s'engager se cachent de jeunes hommes sensibles, très attachés à leur famille et aux valeurs dans lesquelles ils ont été élevés.

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Le propos peut ainsi paraître naïf pour celui qui voudrait que le film dépasse sa condition. Il peut sembler aussi extrêmement désuet tant les personnages féminins sont réduits à des rôles de séductrice, de mère ou de fiancée attendant fébrilement que son bien aimé lui montre quelque égard. C'est là le problème des comédies de mœurs, elles sont l'exacte photographie de leur époque et voyagent mal à travers les décennies même si certaines de leurs thématiques sont universelles. Mais même les plus grincheux et les plus susceptibles auront bien du mal à ne pas reconnaître le charme fou, l'innocence qui se dégage de cette capsule temporelle en provenance de l'Italie des années 50.

Titre Original: BELLE MA POVERE

Réalisé par: Dino Risi

Casting : Marisa Allasio, Maurizio Arena, Renato Salvatori ...

Genre: Comédie

Date de reprise : 2 août 2017

Distribué par: Les Films du Camelia

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