« Une Femme Fantastique », un deuil aux airs d’Almodovar.

Par Victorvandekadsye @BrouillonsCine

Lorsque l'amant de Marina perd subitement la vie, celle-ci va devoir affronter un deuil agrémenté d'une haine de la famille du défunt et des interrogations d'une police suspecte. Après le succès de son précédent film, Gloria, Sebastian Lellio signe un flamboyant mélodrame rappelant les plus grands films de Pedro Almodovar.

Une Femme Fantastique est un pur film de combat. Racontant le chapitre douloureux d'une jeune femme transgenre suite au décès de son amour, le film happe son spectateur en le plaçant du côté de l'héroïne. On suit sa lutte pour faire respectueusement son deuil sans avoir à subir l'affront de sa belle-famille, son combat pour accepter les événements et son entraînement au chant sans pour autant que le film s'impose comme un parcours douloureux en chemin de croix comme dans n'importe quel film-cliché de ce type.

Cette femme fantastique, interprétée par l'exceptionnelle Daniela Vega, nous touche en plein coeur. Lellio connaît les codes du mélodrame et les use pour y ajouter un peu de fantaisie (une remarquable scène de danse, hors-du-temps), parvenant à même à transcender le genre pour l'inclure à d'autres tels que le thriller, ramenant aux heures les plus glorieuses du cinéma d'Almodovar.

Sebastien Lellio nous en met plein les yeux dans ce film rempli de couleurs aussi vives que rayonnantes, une ode à l'amour et à la vie où l'on en sort bouleversé.

Victor Van De Kadsye