Spider-Man : Homecoming – L’Univers cinématographique et moi.

Par Victorvandekadsye @BrouillonsCine

Dans l'étude de l'exploitation littéraire dans la pop-culture au cinéma, Spider-Man est, au même titre que Batman, l'exemple type de sur-exploitation au cinéma. Revenons 15 année en arrière. Le monde est bouleversé par le 11 septembre 2001. Les Américains sont en proie à la terreur, le chagrin est partout. C'est une aubaine pour Sam Raimi. Son super-héros, portant les couleurs des Etats-Unis, luttant contre un terroriste, dans un New York resplendissant de beauté. Son peuple se relevant et luttant. Le succès était obligatoire et fût immense, lançant au passage la folie des super-héros dans la Pop-culture.

Où en est l'homme araignée aujourd'hui ? La trilogie de Sam Raimi est un énorme succès public, mais s'est arréter en 2007. Et la duologie The Amazing Spider-Man, mélangeant assez mal le Nolanien et le haut-en-couleurs de Avengers, deux styles alors dominants dans le genre à l'époque, connait un succès publique mitigée (à peine 700 millions de dollars par film #ironie). Marvel Studios profita du doute de Sony pour créer un accord avec eux qui résultera par l'arrivée du tisseur dans le MCU. Une grande nouvelle qui impliquera néanmoins un nouveau personnage, et surtout une nouvelle franchise.

Après avoir affronté Captain America dans Civil War, Peter Parker est retourné au Lycée où il s'ennuie profondémment, attendant impatiemment de rejoindre les Avengers. Traité comme un gamin par Tony Stark, il décide de se rebeller et d'affronter le Vautour et sa bande de vendeurs d'armes High-tech.

Qui est Spider-Man ? Et pourquoi a-t-il eu autant de succès auprès des lecteurs lors de sa création ? Tout simplement car il s'agissait du premier super-héros adolescent au monde à ne pas être un faire valoir comme Robin dans Batman. Néanmoins, en presque 60 ans d'existence, le tisseur a eu multiples versions de ses aventures C'est pourquoi les trois franchises ne se ressemblent pas du tout, excepté les grandes lignes. Sam Raimi a fait un héros post-11 septembre aimé du peuple. Marc Webb a apporté un background à l'univers plus respectueux et plus développé envers le comics.et Jon Watts à choisi de forger son apprenti héros dans l'univers des Avengers. Des trois versions, c'est peut-être celle de Jon Watts la meilleure. Spider-Man est un adolescent dans un monde de dieux, ayant 6 ans lors du premier Avengers, devenant lui-même un héros. Il ne veut pas attendre et direct faire partie des Avengers, métaphore du monde adulte dans ce film. L'écriture est subtile, on a vraiment affaire à un excellent Teen-movie.

Car oui, Homecoming est un Teen-movie. Mais pas un Teen-movie où il est question d'amour de vampires ou de concours de chant avec Zac Efron. Un Teen-movie qui parlera très certainement aux adolescents, mais également aux fans, aussi bien de comics que du MCU. C'est une contrainte du film en soi, le public auquel il s'adresse. Les non-initiés pourront trouver le film indigeste et trop comics-trip. Ce n'est pas le seul défaut du film. Il souffre de pas mal de longueurs, chose que l'on reproche de plus en plus au MCU, Doctor Strange et Les Gardiens de la Galaxie avaient déjà ce problème. Certains personnages sont également sous-exploités comme les méchants secondaires. Le Vautour, incarné par Michael Keaton est un bon méchant, aux motivations surprenantes, innovantes et rafraîchissantes, mais manque encore de développement, les méchants sont décidémment une plaie chez Marvel. Notons encore une fois l'omniprésence trop lourde de l'humour gâchant à certains moment l'intensité d'un scène.

Spider-Man est la petite touche de couleurs et de folie qu'il manquait au MCU, la réalisation et le scénario en font un excellent film, faisant penser à certains moments à Deadpool dans la manière de traiter le second degré et le décalage (mais en bien mieux). Merci Jon Watts.

Léo Tyran