Coup de coeur pour Baby Driver

Par Fredp @FredMyscreens

Edgar Wright est de retour avec Baby Driver et nous offre le film le plus cool de l’été. Au programme : braquage, BO d’enfer et héros attachant. Une petite pépite qui pourrait être directement l’un des coups de coeur de l’année.

Après avoir jeté l’éponge d’Ant-Man suite à des différents artistique après avoir pourtant mené une longue pré-production, on se demandait ce que le réalisateur de la trilogie Cornetto et de Scott Pilgrim allait bien pouvoir offrir au spectateur. Et sans amertume, il est resté aux US pour préparer Baby Driver, film de braquage et courses-poursuites bercé par de la musique rock, funky et soul de qualité remplit d’une grande sincérité. qui fait bouger autant qu’il fait se sentir bien.

Baby est un excellent chauffeur pour les braquages. Écouteurs vissés aux oreilles, il peut tirer les criminels d’un mauvais pas grâce à son expertise du volant et de la boite de vitesse. Depuis des années il vit avec un père adoptif muet suite à la mort de ses parents et doit payer ses dettes auprès d’un pontes de la mafia locale. Mais cette fois ça y est, un dernier coup et sa dette sera enfin effacée, il va alors pouvoir débuter une relation avec une jeune serveuse dont il s’est épris.

Raconté comme cela, on a l’impression que Baby Driver recycle bien le genre et navigue vraiment dans les clichés tout ce qu’il y a de pas original avec fuite du passé criminel et love story rédemptrice. Sauf qu’Edgar Wright contourne aisément tout cela avec ses personnages hauts en couleurs et son sens du rythme drivé par la musique. Il n’y a qu’à voir la scène d’ouverture dans laquelle le héros déclenche le Bellbottoms de Jon Spencer en attendant le retour des braqueurs. Tout le montage du film et l’attitude du héros sont lié au rythme de la chanson.

Et il en sera ainsi pendant tout le film, chaque chanson s’accordant à l’instant présent et chaque instant se rythmant sur la chanson si bien qu’il est impossible de dissocier les deux. Scène dans un café sur du Barry White déclenchant instantanément le sourire ou fusillade sur Tequila, baston sur du Queen, tous les styles se mélangent pour avoir finalement un objet assez unique, parfois un peu rétro et d’une cohérence folle. Et cette maîtrise du rythme est intrinsèquement liée à la maîtrise du montage qui suit pour avoir des scènes d’actions toujours fluides et claires. Car Wright a mis un peu en sourdine ses tics de montage pour mieux les exploiter, signe d’une certaine maturité et d’une con,naissance de ce qui sera bon pour son histoire.

Evidemment, derrière tous ces critères techniques il faut tout de même une bonne histoire et des personnages forts. Et si du côté du récit c’est plutôt balisé mais très bien raconté avec ce qu’il faut de rebondissements, de surprises et d’attachement, la force narrative de Baby Driver passe surtout par les personnages et en premier lieu celui de Baby campé par Ansel Elgort. L’acteur qui avait été vu dans Nos Etoiles Contraires et Divergente se révèle ici d’emblée particulièrement attachant, héros typiquement au mauvais endroit au mauvais moment et qui essaie de se tirer sans arrêt de la mauvaise situation dans laquelle il s’est fourré maintenant accompagné d’un love interest qui n’est pas énervant. Et si du côté des bad guys Kevin Spacey fait son job et Jamie Foxx entretient son image de chien fou, c’est Jon Hamm qui se révèle de manière assez cartoon complètement diabolique.

Avec sa vision cinématographique idéalisée de l’Amérique en cavale avec des héros attachants et une BO d’enfer, Edgar Wright nous offre donc une petite pépite d’action musicale et une véritable leçon de rythme cinématographique qui se regarde avec un plaisir certain et pourrait même sincèrement être l’un des films les plus cools de ces derniers temps !