Critique : Valérian de Luc Besson

Par Cinephiliacr

En adaptant la célèbre BD française Valérian et Laureline, Luc Besson revient à la science-fiction. Cette fois-ci, il est déterminé à rivaliser avec les grosses productions américaines : budget sans précédent, stars au casting et effets spéciaux à gogo. Tient-il enfin son Avatar ?

Au 28ème siècle, Valérian et Laureline forment une équipe d'agents spatio-temporels chargés de maintenir l'ordre dans les territoires humains. Mandaté par le Ministre de la Défense, le duo part en mission sur l'extraordinaire cité intergalactique Alpha - une métropole en constante expansion où des espèces venues de l'univers tout entier ont convergé au fil des siècles pour partager leurs connaissances, leur savoir-faire et leur culture. Un mystère se cache au cœur d'Alpha, une force obscure qui menace l'existence paisible de la Cité des Mille Planètes. Valérian et Laureline vont devoir engager une course contre la montre pour identifier la terrible menace et sauvegarder non seulement Alpha, mais l'avenir de l'univers.

Luc Besson ne manque pas de courage, lui qui porte fièrement l'étendard du cinéma de divertissement européen depuis plus de 20 ans. Sa mission : prouver que nos films peuvent aussi faire rêver et rapporter gros. Si, jusqu'ici, l'opération s'avère rentable, elle n'a jamais convaincu les critiques et spectateurs du monde entier. C'est donc à la fois impatients et anxieux que nous guettions la sortie de Valérian et la Cité des Milles Planètes, la plus grosse production française à ce jour, conçue pour rivaliser avec les géants américains de l'été.

Crée par Christin et Mézières dans les années 60, la BD Valérian et Laureline a marqué la science-fiction française et internationale. Avec ses aventures intergalactiques et ses milliers d'espèces différentes, la saga a elle-même inspirée bon nombre d'œuvres cinématographiques (dont Star Wars). Bref, de quoi se régaler pour Besson et compagnie qui noient l'écran de personnages farfelus, de gadgets inventifs et de courses poursuites au cœur d'univers tout aussi féériques que futuristes. On en prend littéralement plein les yeux pendant 2h15 et, rien que pour cela, le film vaut la peine d'être vu sur grand écran (en 3D si possible) !

Si le spectacle est au rendez-vous, les interprètes de Valérian (Dane DeHaan) et Laureline (Cara Delevingne) semblent avoir laissé leurs compétences au placard. Le premier est aussi charismatique que mon frigo et la seconde devrait se contenter du mannequinat. Le reste de l'imposant casting rend service, sans plus. La musique d'Alexandre Desplat, quant à elle, est tellement oubliable que je ne me souviens même pas du thème principal quelques heures après la projection. Quel dommage pour un space-opera ! Enfin, je dois mentionner l'apparition de Rihanna qui, bien qu'elle ne soit pas si mauvaise, m'a totalement sorti du film pendant une bonne quinzaine de minutes.

Heureusement, le bon enchainement des séquences d'exploration et d'action contribue à rythmer le film et à nous maintenir investis tout au long. Luc Besson fait parfois preuve de gourmandise en détournant les héros de leur quête principale pour nous faire découvrir un lieu ou une espèce particulière. Bien qu'ils n'impactent pas trop le (très classique) fil rouge et que l'ensemble reste facile à suivre, ces détours s'avèrent trop nombreux et lassants sur la fin.

Imparfait et un brin décevant, Valérian reste un grand spectacle original et rafraîchissant à voir sur grand écran ! Trop gourmand et surtout mal servi par des acteurs aux abonnés absents, Besson rate de peu son Avatar mais nous rappelle son indéniable talent pour la SF.

Si vous résidez en Belgique, vous pouvez remporter des places pour aller voir le film en salle. Le concours est ici.

bande dessinéeCara DelevingneDane DeHaanEuropacorpLuc BessonSFValerian

A propos de l'auteur