Critique : The Last Girl – Celle qui a tous les dons de Colm Mccarthy

Critique : The Last Girl – Celle qui a tous les dons de Colm Mccarthy

Une base militaire dans la campagne anglaise, un groupe d'enfants est maintenu prisonnier, constamment attachés lorsqu'en contact avec des adultes. Qui sont-ils ? Et pourquoi toutes ces précautions ? Mais surtout, qui est cette petite Mélanie qui semble bien plus intelligente que ses compagnons ?

The Last Girl, The Girl With All The Gifts en version originale, est un long-métrage du réalisateur britannique Colm MacCarthy. Il a principalement réalisé des épisodes de séries anglaises, mais pas n'importe lesquelles. Il a filmé l'intégralité de la deuxième saison de Peaky Blinders, un épisode de la septième saison de Doctor Who et un de Sherlock. En somme, que le haut du panier des séries britanniques. The Last Girl est donc l'un de ses premiers long-métrages. C'est l'adaptation d'une nouvelle de Mike Carey, également scénariste pour le film et auteur de comics, qui mélange milieu scolaire et têtes blondes zombiesques.

The Last Girl est à la fois un film de zombie de facture assez classique, avec cependant un fond relativement original. La promotion française du film a voulu joué assez intelligemment de la ressemblance avec le jeu The Last of Us en changeant le titre du film. Car, en effet, si les deux œuvres n'ont pas de liens directes l'une avec l'autre, les deux équipes de création ont puisé leur idée de départ au même endroit. C'est après avoir regardé un documentaire sur le champignon Ophiocordyceps unilateralis que leur vient l'idée. En effet, ce champignon prend possession du corps de fourmis et les obligent à bouger comme souhaité. Que se passerait-il si un champignon du même genre s'en prenait aux êtres-humains ? Premier point original, la cause de l'infection n'est pas virale ou chimique mais vient d'un être vivant : la nature reprend ses droits.

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La seconde originalité du film vient de ses choix de personnages. Le film se concentre sur la relation entre la petite fille et le personnage jouée par Gemma Arterton, une professeure des écoles assez spéciale, car elle s'occupe de ces enfants mi-homme, mi-zombie. Bien sûr, les personnages secondaires sont relativement clichés : le militaire désabusé, la scientifique orgueilleuse et les seconds couteaux assez stupides (et malheureusement noirs...) dont le seul but est de mourir pour le bon plaisir des spectateurs. Les deux personnages féminins principaux s'entraident et sont excessivement positifs l'un envers l'autre. Leur relation est complexe et jamais bâclée. L'interprétation des deux actrices y est pour beaucoup. Gemma Arterton consolide sa carrière en y ajoutant un film original dans un registre qui n'est pas le sien habituellement. Sennia Nanua est la véritable découverte de ce film avec son regard plein d'intelligence et son phrasé précis. Pour la suite du casting, on retrouve Paddy Considine et Glenn Close, parfaits l'un et l'autre dans leur rôle.

The Last Girl a reçu le prix du public et le prix de la meilleure musique originale ce qui est largement mérité. Cristobal Tapia De Veer, compositeur chilien de génie, s'est occupé de la musique. Avant cela, il avait déjà remporté sept prix, dont certains pour l'excellente série britannique Utopia. Cristobal Tapia De Veer sait parfaitement créer une ambiance étrange et remarquable qui colle à chaque fois parfaitement avec l'univers de l'œuvre sur lequel il travail. Mais la musique n'est pas le seul aspect positif du film. Que ce soit les décors - qui sont réellement des endroits abandonnés et trouvé par le réalisateur bien en amont - ou les maquillages, l'ensemble est d'un très bon niveau.

The Last Girl est un film de zombie de très bonne facture - musique, maquillage, décors, casting - mais pas que. Il apporte une réflexion assez intéressante sur le pouvoir de destruction humain et sur le besoin de la nature de reprendre sa place. De plus, si l'ensemble du film est assez sérieux, sa toute fin est complètement absurde, presque drôle, et amène ainsi la petite touche anglaise qui tout en décalant le genre, propose un dénouement métaphorique plein d'espoir.

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