the Last Girl, critique

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Oui, on a vu un paquet de films de zombies. Mais les anglais arrivent toujours à y trouver un angle original sans en oublier la brutalité et le discours sociétal. C’est encore une fois le cas dans the Last Girl, belle petite claque que l’on n’attendait pas.

the Last Girl, critiqueSi on nous demande de citer un film de zombies/infectés anglais, on peut instantanément à 28 Jours plus tard et sa géniale suite, ou, de l’autre côté du spectre, à Shaun of the Dead. Il faudra maintenant bien compter avec the Last Girl. Réalisé par Colm McCarthy (plusieurs épisodes de séries british comme Peaky Blinders et Ripper Street) et écrit par Mike Carey d’après son propre livre (et rappelons au passage également scénariste de comics, notamment sur plusieurs épisodes intéressants des X-Men et Lucifer), le film s’avance sur de nouveaux territoires tout en réclamant haut la main quelques références.

Le film débute de manière assez étrange. Dans un complexe militaire souterrain, des effets harnachés sur des fauteuils suivent des cours de manière bien encadrée. Petit à petit, nous apprenons que si ils sont attachés ainsi, c’est parce qu’ils pourraient bien se mettre à dévorer tout le monde sans prévenir. La mise en place est intrigante et en même temps psychologiquement relativement violente tant il est rare de s’intéresser à des enfants cannibales. Puis la base est détruite par une horde de « hungries»  et un petit groupe qui a embarqué l’une de ces enfants va donc traverser l’Angleterre pour rejoindre une possible base à Londres dans un paysage qui a bien changé.

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Avec une réalisation plutôt efficace, que ce soit dans les malaises du début, dans quelques séquences à suspense ou d’action mais surtout dans la découverte de ce nouveau monde en ruine qui évoque the Last of Us, le film ne joue pas vraiment sur la peur mais entretien bien un suspense et une proximité avec la jeune héroïne infectée que nous allons suivre. En cela il convient déjà de remarquer que Colm McCarthy est un sacré bon poseur d’ambiance, même avec un budget modeste qu’il maîtrise parfaitement pour restituer ce nouvel environnement de manière impressionnante. Il sait pertinemment que certains passages (l’infection d’une personne, le piège tendu par certains hungries) sont obligés et ne va donc pas tenter de créer de faux suspenses, s’intéressant alors surtout au conséquences, traitant alors toujours le spectateur avec intelligence.

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Il faut dire que le film ne cherche pas non plus à nous ménager. Certes, il ne tombe jamais dans le gore à outrance ou dans des séquences qui vont nous donner des cauchemars. Il ce décalage entre l’innocence de l’enfance et voir des gamins dévorer des gens fait son effet. Et en ce sens, la jeune Sennia Nanua est d’une grande maturité et nous fait autant vibrer par son intelligence que sa sauvagerie tout en se montrant complètement attachante. Elle vole alors directement la vedette au reste du cast (Gemma Arterton, Glenn Close, Paddy Considine) pourtant impeccable.

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Et puis il y a aussi tout ce qu’évoque le film. D’une part l’exploitation des enfants, et ce qu’on est prêt à leur faire pour en apprendre plus sur l’humanité et la maladie en les traitant comme des animaux de laboratoire. Mais il y a aussi un discours écologique et nihiliste qui nécessite la fin de l’humanité pourrie de l’intérieur pour relaisser à la nature tout ses droits et donc donner à la prochaine génération une terre vierge où tout serait à réapprendre. Un message qui aura bien plus de mal à passer dans un blockbuster mais qui fonctionne ici parfaitement dans un petit film d’horreur britannique qui mérite toute notre considération. L’une des petites claques et l’un des petits coups de coeur de l’année.