It Comes At Night (2017) de Trey Edwards Shults

Archi éculé le film d'horreur en huis clos sur fond de pandémie est un sous-genre sur-exploité mais qui offre aussi souvent de petits bijoux comme "Cabin Fever" (2004) de Eli Roth ou "Retreat" (2012) de Carl Tibbetts. La différence se joue souvent sur les paramètres Survival et film de zombie le plus souvent ou sur une paranoïa avérée ou non. Pour ce film-ci nous serions plutôt dans la seconde catégorie. Second long métrage de Trey Edwards Shultz après "Krisha" (2015 - présenté à la Semaine de la Critique à Cannes), son scénario semble avoir été apprécier puisqu'il réunit un casting solide avec la star Joel Edgerton (après "Loving" en 2017 de Jeff Nichols), Carmen Ejogo (vu dans "Selma" en 2015 de Ava DuVernay et "Alien Covenant" en 2017 de Ridley Scott) et Riley Keough (petite-fille Presley vu dans "Mad Max Fury Road" en 2015 de George Miller), ainsi que les plus méconnus Kelvin Harrison Jr (aperçu dans "The Birth of a Nation" en 2017 de Nate Parker) et Christopher Abbott (vu dans "A Most Violent Year" en 2014 de J.C. Chandor).

It Comes At Night (2017) de Trey Edwards Shults

On suit donc le quotidien angoissant d'un couple et son ado, alors qu'une pandémie inconnue semble avoir plongée le monde dans l'apocalypse cette famille vit en autarcie en pleine forêt, jusqu'au jour où ils acceptent d'accueillir une autre famille, jeunes parents d'un nourrisson. Le besoin de sociabilité a ouvert la porte mais la paranoïa et la peur restent difficiles à surmonter. Le décor minimaliste impose une atmosphère pesante, outre les abords de la forêt on est intrigué par cette maison immense dont on ne voit que trop peu de pièces. La bonne idée est d'avoir joué sur l'antagonisme jour-nuit.

It Comes At Night (2017) de Trey Edwards Shults

En effet, les personnages sortent le jour mais finalement on ne voit pas grand chose, alors que la nuit ils restent enfermés dans la maison et c'est là que tout se passe. Le plus gros hic réside dans l'attirance de l'ado pour la jeune maman qui n'est pas approfondie et reste sous-exploitée. Mais le vrai gros bonus reste les performances d'acteurs, tous assez flippants chacun à leur manière, et si ce n'est pas le virus ambiants qui nous inquiète c'est d'abord les soucis psychologiques qui nous questionnent. Les regards font peur... Vivre avec de tels tragédies et de telles peurs ne doit pas laisser l'esprit serein ! Sans réinventer le genre Trey Edwards Shults signe pourtant un très bon thriller horrifique, après avoir ingéré et digéré les bonnes recettes il offre un huis clos maitrisé et efficace.

note :

Comes Night (2017) Trey Edwards ShultsComes Night (2017) Trey Edwards Shults