Réalisateur : Léa Mysius
Acteurs : Noée Abita, Laure Calamy, Juan Cano,...
Distributeur : BAC Films
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Français.
Durée : 1h45min.
Synopsis :
Ava, 13 ans, est en vacances au bord de l'océan quand elle apprend qu'elle va perdre la vue plus vite que prévu. Sa mère décide de faire comme si de rien n’était pour passer le plus bel été de leur vie. Ava affronte le problème à sa manière. Elle vole un grand chien noir qui appartient à un jeune homme en fuite…
Critique :
Singulière et audacieuse,#Ava ou une odyssée douce-amère sur l'âge troublé de l'adolescence, sensible et poétique dans ses multiples visages pic.twitter.com/1O8ARWJT8Q— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) June 21, 2017
Mai 2016, véritable OFNI appelé à bousculer autant la Croisette qu'un cinéma hexagonal qui ne demandait que ça, Grave marquant de son empreinte indélébile le 69ème Festival de Cannes, comme rarement ce fut le cas ces dernières années.
Pas parti bredouille de la Semaine de la Critique, la péloche de Julia Ducournau a véritablement donné des idées de grandeur à un Thierry Frémaux pas mécontent à l'idée de potentiellement signer le même hold-up cette année.Premier long-métrage de Léa Mysius (également co-scénariste des Fantômes d'Ismaël, présent en compétition officielle), Ava, lui aussi salué et récompensé dans la même section en mai dernier, s'attache tout comme Grave, à narrer la quête aussi étrange et initiatique d'une adolescente à l'aube de son (compliqué) passage à l'âge adulte.
Petit bout de femme enragée qui peine autant à contenir la rage qui bouillonne en elle que son incapacité à ressentir le moindre sentiment, Ava est de ces jeunes figures fragiles et sombres, qu'il est bien difficile de ne pas suivre avec une certaine empathique, surtout que Léa Mysius en brosse un portrait plutôt décomplexé, notamment dans sa manière d'aborder les thèmes charnières du teen movie (l'éveil à la sexualité, le rejet de la figure parentale), avec la maladie en toile de fond, et une envie féroce de refuser tout académisme putassier.
La seconde en revanche, plus vissée sur la romance charnelle entre Ava et un jeune gitan, fait presque totalement s'effondrer tout l'édifice établi jusqu'alors, saccageant autant son rythme (qui s'enlise peu à peu au point de frôler dangereusement avec l'ennui) que ses enjeux dramatiques (on zappe complètement l'enjeu majeur du métrage, la perte de vue de son héroïne).
Jonathan Chevrier