L'enfer au-dessous de zéro

Un grand merci à Sidonis Calysta pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « L’enfer au-dessous de zéro » de Mark Robson.

Enfer_au_dessous_zero« Trois questions et une seule réponse : vous ! »

Le navire Baker signale la disparition en mer de son capitaine. Aussitôt, informés, Julie, la fille du disparu, et son associé s’envolent pour l’Antartique, dans l’espoir de retrouver sa trace.

Chemin faisant, Julie fait la connaissance d’un ancien officier de la Navy, Duncan Craig, à qui elle confie sa crainte que son père ait été assassiné. Ce dernier, qui tombe immédiatement sous le charme de la jeune femme, s'engage comme matelot sur le baleinier qui doit effectuer les recherches.

« A mon bord, vous serez en sécurité »

Hell_below_zero_laddQuittant son Canada natal assez jeune, Mark Robson connait une première carrière quelque peu anonyme dans l’ombre de la bureaucratie des studios. Mais assez vite, il accède à des fonctions techniques qui lui permettent de travailler au plus près des films. Un temps monteur, il devient l’assistant de Jacques Tourneur puis de Orson Welles avant d’accéder à la réalisation à partir de 1943. Commence dès lors pour lui une prolifique carrière qui s’étalera sur près de trente-cinq ans et au cours de laquelle il réalisera une bonne trentaine de films. Très éclectique, il s’illustrera aussi bien dans le film de boxe (« Le champion », « Plus dure sera la chute ») que le film de guerre (« Les ponts du Toko-Ri », « L’express du Colonel Von Ryan », « Les centurions »), le film catastrophe (« Tremblement de terre », « Avalanche express ») ou encore le mélodrame (« Les plaisirs de l’enfer », « La vallée des poupées »). en 1954, il réalise « L’enfer au-dessous de zéro », film d’aventures adapté du roman « The white south » de Hammond Innes, dont il confie le premier rôle à la vedette d’alors, Alan Ladd.

« Le tueur est devant nous. Mais nous manquons encore de preuves »

Hell_below_zero_robsonRéputé aussi bien pour ses films engagés et courageux que pour l’inégalité de sa filmographie, Mark Robson n’en fut pas moins un honnête faiseur doublé d’un fin technicien. Preuve en est avec cet « Enfer au-dessous de zéro », honnête et très sympathique petit film d’aventures de série B typique des années 50. Le film s’ouvre ainsi comme un polar, avec la mystérieuse disparition d’un capitaine de baleinier. Et puis très vite, les cartes se brouillent : un américain venu régler ses comptes en Angleterre tombe sous le charme de la fille du disparu et s’engage sur un baleinier pour la suivre et la protéger. Commence dès lors une tumultueuse et romanesque aventure sur les glaces polaires. Sans jamais s’embarrasser de considérations psychologiques inutilement complexes ou de digressions superflues, le film déroule sans surprise - mais non sans efficacité - son action. Sans véritable nuance, on y retrouve un héros courageux et charismatique (Alan Ladd, impeccable), un méchant vraiment très méchant (capable de tuer le père de sa promise comme de dénoncer ses camarades à la gestapo) et une flopée de personnages secondaires caricaturaux à souhait qui viennent égayer le décor de cette intrigue. En dépit de son caractère ultra-prévisible, le film bénéficie néanmoins d’une réalisation très soignée, offrant notamment de très belles scènes d’action (sur le bateau pour libérer le prisonnier ou encore la traque finale sur la glace) et, bien que moralement très critiquables, d’efficaces scènes de chasses à la baleine (intégrées de façon très pédagogiques à l’aide d’images de documentaires). Sans doute regrettera-t-on que le fond soit un peu sacrifié, le film manquant au final d’un peu de souffle. Mais qu’importe, Robson signe un film léger, agréable et surtout sans le moindre temps mort. La balade polaire sort des sentiers battus et offre une autre forme d’exotisme. Quant au film, malgré ses limites, il se révèle étonnement plaisant.

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Le DVD : Le film est présenté avec Image et son restaurés et un Technicolor restauré en HD. Il est proposé en version originale américaine (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également proposés.

Côté bonus, le film est accompagné de deux présentations, l’une signée Patrick Brion, l’autre signée Bertrand Tavernier.

Edité par Sidonis Calysta, « L’enfer au-dessous de zéro » est disponible en DVD depuis le 23 mai 2017.

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