Get out

Get outCours Chris... Cours
Devine qui vient diner ce soir ? C’est un peu le concept de ce film… qui en rappelle un autre plus ancien. Elle, blanche, veut présenter son petit ami, noir, à ses parents. Nous sommes aux EU et la famille de la jeune fille a l’air de sentir bon la famille sudiste Yankee ; des précautions oratoires appuyées. Lui veut s’assurer que ses parents vont accepter ce petit ami noir. Elle : oui pas de problème mon père serait prêt à voter une enième fois pour Barack. Et hop le couple arrive chez les parents ; et là, lui sent bien que le climat n’est pas tout à fait sain et que certaines choses dérangeantes se passent par ici. Mais « Get out », barre toi en français… pas si facile quand Elle et le père passe leur temps à le rassurer. Et pourtant, cette famille craint sérieusement.
Dès le prologue, l’ambiance est glaciale comme dans un épisode de la « Quatrième dimension ». Et pendant plus d’une heure Jonathan Peele sur un premier film bien écrit instille une angoisse diffuse et sait bien faire monter la tension. Mais que cette famille parait tordue mine de rien ! Une légère outrance permet de naviguer astucieusement entre comique et thriller. Mais le racisme ordinaire est bien présent dans cette famille vivant dans une campagne reculée… en d’autres temps, on attendrait même voir débarquer des hommes à cagoules pointues blanches. L’intelligence du film est de montrer que la donne a changé aux EU en matière de racisme : Trump succède à Obama… c’est le symbole d’une époque. Les allusions du beau-père en sont le plus bel exemple car elles témoignent de ce racisme ordinaire bien ancrée dans la psyché des blancs. Sauf que la relation de force a changé de camp. L’apaisement des tensions raciales n’est qu’une façade qui camoufle une fascination des blancs pour les noirs et la peur du Grand Remplacement. Les noirs sont plus forts, plus beaux, pas si bêtes et sont en train de cannibaliser les postes de pouvoir… Ça fout les jetons… aux blancs. Çà s’est pour les 70 premières minutes ; mais la grande déception de ce film pourtant irréprochable jusqu’alors est l’absence de capitalisation de ce contexte dans un final prévisible digne pour le compte d’un vrai film d’horreur de série B. Dommage que la maitrise de tous ses effets et de sa mise en scène tourne en eau de boudin dans un final bâclé et excessif.Sorti en 2017Ma note: 15/20