La loi du colt

Un grand merci à Sidonis Calysta pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « La loi du colt » de Ray Nazarro.

Al_Jennings_Oklahoma« Il y a une différence entre avoir peur et respecter la loi »

L’avocat Al Jennings quitte le Kansas à la suite d’un règlement de compte au cours duquel il tue délibérément l’assassin de son frère pour se venger.

Il devient dès lors célèbre à travers tout l’Oklahoma en raison de ses hold ups de banques, de trains et de diligences.

Lorsque la situation est devenue dangereuse, il part pour la Nouvelle Orléans où il ne peut y avoir d’extradition. Il s’éprend de la belle et jeune Margo St. Claire mais il est finalement capturé…

« La loi ne prévaut pas toujours quand il s’agit de sauver votre tête »

La_loi_du_coltLe nom de Al Jennings ne vous dit peut-être rien. Pourtant, en son temps, il fut une figure de l’ouest. Et pour cause, il eut un destin hors normes : fils de juge, avocat lui-même, Jennings bascula néanmoins dans la criminalité lorsqu’au mépris des lois, il alla tuer l’assassin de son frère. Devenu dès lors un desperado, il écuma la campagne avec sa bande, dévalisant notamment les diligences et les trains. Longtemps recherché, il purgea quelques années de prison avant d’obtenir une grâce présidentielle. De retour à la vie civile, il retournera à ses activités d’avocat, regagnera sa respectabilité en faisant un peu de politique et obtiendra pour le territoire de l’Oklahoma le statut d’Etat. Réalisé en 1951, « La loi du colt » est donc une libre évocation des jeunes années de Jennings et de son vagabondage hors-la-loi. Une évocation volontiers romanesque, qui tend à faire de Jennings un héros fier et positif même lorsqu’il contrevient à la loi. Prolifique tâcheron de la Columbia (il tourne pas moins d’une cinquantaine de films entre 1945 et 1958 !) spécialisé dans les séries B westerniennes à petits budgets, Ray Nazarro signe là un western familial plutôt alerte qui bénéficie notamment d’un traitement resserré (à peine 79 minutes) qui ne laisse pas la moindre place aux temps morts. Pour autant, si le film ne manque pas d’énergie, il souffre cependant d’un manque de souffle et d’un côté un peu « cheap », renforcé par un découpage qui abuse quelque peu des ellipses (comme par exemple lorsque le héros détrousse les passagers d’un train sans qu’on ne nous montre comment il a réussi à l’arrêter). Une impression également renforcée par le niveau plutôt moyen de l’interprétation, à commencer par celle un peu falote de Dan Dureya , dont le charisme demeure très largement inférieur aux vedettes habituelles de l’ouest (Wayne, Cooper, Ford...). Plutôt plaisant sans être mémorable, « La loi du colt » vaut essentiellement pour ce qu’il raconte, en filigrane, de l’Amérique et de l’ambiguïté de ses « héros » qui ont contribué à écrire son Histoire.

La_loi_du_colt_DVD

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Le DVD : Le film est présenté en version originale américaine (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné de deux présentations, l’une par Patrick Brion, l’autre par Bertrand Tavernier.

Edité par Sidonis Calysta, « La loi du colt » est disponible en DVD depuis le 9 mai 2017.

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