LA MOMIE (Critique)

LA MOMIE (Critique)LA MOMIE (Critique)SYNOPSIS: Bien qu'elle ait été consciencieusement enterrée dans un tombeau au fin fond d'un insondable désert, une princesse de l'ancienne Égypte dont le destin lui a été injustement ravi, revient à la vie, et va déverser sur notre monde des siècles de rancœurs accumulées et de terreur dépassant l'entendement humain. Des sables du Moyen Orient, aux pavés de Londres en passant par les ténébreux labyrinthes d'antiques tombeaux dérobés, LA MOMIE nous transporte dans un monde à la fois terrifiant et merveilleux, peuplé de monstres et de divinités, dépoussiérant au passage un mythe vieux comme le monde.

Quatre-vingt cinq après la version de Karl Freund (directeur de la photo de Métropolis et Dracula) avec Boris Karloff et dix-huit ans après un premier reboot à succès (et réussi) signé Stephen Sommers qui évoquait autant l'esprit d' Indiana Jones que des classiques de l'horreur, La Momie a été choisie par Universal Studios pour lancer l'initiative Dark Universe une série de films remettant au gout du jour, à destination des jeunes générations, les créatures surnaturelles qui ont fait les beaux jours de la firme. Cette nouvelle itération était déjà en projet depuis 2012, un scénario ayant été commandé à Jon Spaihts ( Prometheus, Passengers) destiné à Len Wiseman (Underworld) mais quand en 2014 le studio confie son concept d'un univers partagé sur le modèle du Marvel Cinematic Universe autour de ses monstres (le Monstre de Frankenstein, Dracula, le Loup-Garou, L'Étrange Créature du lac noir, L'Homme invisible ) à Chris Morgan " showrunner " de la franchise Fast & Furious et Alex Kurtzman scénariste vedette issu de l'écurie de J.J Abrams ( Alias à la télévision, MI:IIII, Transformers, The Island, Star Trek au cinéma) ce dernier reprend les commandes du projet pour en faire son deuxième film en tant que réalisateur (après l'inédit en France People Like Us). Pour bien marquer l'ambition du projet Tom Cruise signe pour en être la vedette et affronter une momie féminine cette fois incarnée par Sofia Boutella ( Kingsman, Star Trek Beyond). L'anglaise Annabelle Wallis complète le casting qui s'étoffe bientôt de la présence de Russell Crowe dans le rôle du Dr Jekyll . Avec la signature de Tom Cruise, le scénario est remanié par deux poids lourds : son collaborateur régulier Christopher McQuarrie (Oscar du meilleur scénario pour Usual Suspects) qui a signé pour lui les scripts de Edge of Tomorrow, Jack Reacher et Mission impossible Rogue Nation et David Koepp ( Mission: Impossible, Jurassic Park, Spider-Man) qui signe aussi le script du prochain opus du Dark Universe La Fiancée de Frankenstein. Cruise incarne Nick Morton soldat américain qui profite de sa présence en Irak sous les ordres du colonel Greenway ( Courtney B. Vance le Johnnie Cochrane d' American Crime Story) pour se livrer au pillage d'antiquités avec son camarade Chris Vail ( Jake Johnson de la série New Girl). Ayant dérobé à l'archéologue Jenny Halsey ( Annabelle Wallis) la carte d'un site antique il met à jour une tombe égyptienne d'où ils extirpent le sarcophage de la princesse Ahmanet ( Sofia Boutella) qui se réveille bien décidée à achever un rituel maléfique dont Nick se révèle être malgré lui l'élément essentiel.

LA MOMIE (Critique)

Aux chroniques de Cliffhanger & Co nous sommes des admirateurs déclarés de Tom Cruise et de la plupart des talents réunis ici autant dire que la déception est grande devant cette Momie version 2017, blockbuster qui semble surgir des années quatre vingt dont le script tient du monstre de Frankenstein, un assemblage de scènes prélevées sur d'autres films (un " emprunt " au Loup Garou de Londres de John Landis en particulier est à la limite du plagiat). La mise en scène d' Alex Kurtzman purement fonctionnelle ne parvient pas à contrebalancer l'aspect générique du scénario par l'ampleur d'un blockbuster. Il n' a visiblement pas hérité du sens inné du spectaculaire dont a fait preuve son mentor J.J Abrams dès son premier film. Contrairement à d'autres novices dans l'exercice tels Gareth Edwards avec Godzilla ou Jordan Vogt Roberts sur Kong Skull Island son travail est anonyme, dénué d'atmosphère ou de point de vue. A la vision du film on sent bien que la seule extravagance budgétaire que se soit autorisé Universal a été de s'attacher les services de Tom Cruise et Russell Crowe tant la facture du film semble télévisuelle. Certes la star se démène joue de son charme encore juvénile malgré ses cinquante ans passés (c'est lui la vraie momie) il court, saute mais peine à être plus qu'une figurine dans cet enchaînement de péripéties liées par une intrigue mécanique pourtant bâtie par une armée prestigieuse de plumes mercenaires. Les rôles quasi-muets comme le rôle-titre nécessitent une présence forte, si grâce à son passé de danseuse Sofia Boutella maîtrise son corps et comme l'a prouvé Linda Blair dans l' Exorciste la terreur n'attend point le nombre des années, elle manque de l'intensité nécessaire pour faire naître l'effroi. La superbe Annabelle Wallis se sort assez bien de son rôlecliché de scientifique, elle a un bon timing comique et son entente avec Cruise fonctionne.Que dire de l'interprétation par Russell Crowe du double-rôle le plus célèbre de la culture populaire si ce n'est qu'il semble être dirigé par Mel Brooks. Le ton du film, souvent à la comédie, on est plus près ici d' Abbott and Costello Meet the Mummy que du classique expressionniste de Freund, prive les moments dramatiques de leur impact. Le film n'est pas dépourvu de scènes spectaculaires (le crash de l'avion hélas éventé dans les bande-annonces) ou de bonnes idées (l'origine des sables que déchaîne Ahmanet ) mais à l'exemple des développements du personnage de Cruise dans le dernier acte, bien dans l'esprit des classiques de la firme ils ne sont pas exploités avec la solennité nécessaire.
LA MOMIE (Critique)

Un budget responsable n'est jamais une excuse pour l'absence d'ambition artistique comme le prouve souvent un Guillermo Del Toro. La pauvreté de l'imagerie est inexcusable quand on se veut l'héritier de films qui ont imposé une esthétique si riche qu'elle est encore une référence de nos jours. Une friche industrielle, avec quelques bocaux avec des crânes de vampire, des gardes en simple tenue noire quel manque d'ambition pour matérialiser le Quartier Général d'une organisation censée protéger notre monde des monstres et constituer le tissu connectif du Dark Universe (là encore la comparaison s'impose avec le travail d'un Del Toro sur les Hellboy qui revendiquent les mêmes inspirations). Malgré quelques beaux plans comme la réveil de la Momie à Londres , on ne retient aucun design de créature, les morts-vivants qui la servent sont le plus souvent des squelettes desséchés incarnés par des cascadeurs en costumes qui rappellent le clip de Thriller de Michael Jackson (leurs mouvements à leur éveil sont " empruntés " à World War Z , au passage exemple plus réussi de film horrifique classés PG-13 avec une énorme vedette). Les effets numériques marquent bien peu de différence avec ceux d' ILM pour la version de 1999. La photographie de Ben Seresin ( World War Z, Transformers 2, Unstoppable) nous a semblé terne plus proche de son travail sur Broken City que celui si riche sur No Pain No Gain. La musique pompière de Brian Tyler ( Thor: Le monde des ténèbres , Fast & Furious) passe inaperçue faute d'un thème mémorable. Seul le vétéran monteur Paul Hirsch ( Star Wars, Mission Impossible) se montre à la hauteur de sa réputation, son montage dynamique confère au film un rythme assez fluide, il est l'électricité qui anime cette créature de Frankenstein. En conclusion cette Momie version 2017 constitue au regard des talents réunis devant et derrière la caméra une grande déception. Si il veut durer le Dark Universe devra muscler son jeu...

LA MOMIE (Critique)Titre Original: THE MUMMY

Réalisé par: Alex Kurtzman

Casting : Tom Cruise, Sofia Boutella, Annabelle Wallis,

Russell Crowe

Genre: Fantastique, Aventure, Epouvante

Date de sortie : 7 Juin 2017

Distribué par: Universal Pictures International France

LA MOMIE (Critique)PAS GENIAL