Critique : La Momie de Alex Kurtzman

Critique : La Momie de Alex KurtzmanUne princesse égyptienne, avide de pouvoir, termine maudite et enterrée dans un lieu secret. Jusqu'à nos jours, où des aventuriers découvrent la tombe pour piller ses trésors... et réveiller la colère de la momie morte-vivante.

Cela vous rappelle quelque-chose ? Sans doute le film du même nom ( La momie) sorti en 1999 ? Sauf que la nouvelle franchise dark universe puise ses références bien plus loin. En effet, Universal eut un énorme succès dans les années 30 avec plusieurs films d'horreur, dont La momie, en 1932. Devenu culte (comme les autres longs-métrages de cette gamme), ce film a surtout marqué les cinéphiles par la prestation de Boris Karloff et son contexte exotique. De quoi justifier une réinvention audacieuse, supposée faire oublier le four de Dracula Untold et préparer le terrain pour d'autres films. D'ailleurs, les sources valident déjà le prochain opus : La fiancée de Frankenstein pour 2019. Et le réalisateur a récemment confirmé l'arrivée de Quasimodo, Dracula (encore) et du Fantôme de l'opéra. De quoi s'occuper en attendant le règlement du litige contre DC Comics (qui possède les droits de l'appellation dark universe).

Tout cela semble intéressant mais malheureusement, le film oscille entre trop de styles différents. L'oeuvre d'Alex Kurtzman (dont la carrière a déjà connu de meilleurs jours) gâche son énorme budget et quelques bonnes têtes d'affiche. Pourtant, ce film possédait tous les ingrédients pour devenir un bon nanar, sans oser franchir le pas. De l'autre côté, il n'arrive pas à la cheville d'un bon film d'action (comme la trilogie initiée en 1999) ou d'un bon film d'horreur (à nouveau, voyez plutôt l'original de 1932)...

Critique : La Momie de Alex Kurtzman

Malgré un rythme dynamique, la sauce ne prend pas et les quelques tentatives d'humour deviennent gênantes. Plusieurs clins d'œil au cinéma fantastique feront d'ailleurs plus sourire les amateurs du genre: du Loup-garou de Londres à la Créature du lagon noir. Peu de films arrivent d'ailleurs à utiliser plusieurs légendes ou personnages fantastiques d'univers différents! Côté nanar, nous recommandons Waxwork ou l'introduction très réussie de Van Helsing.

Pire: nous ne pouvons plus envisager qu'un film présente autant de clichés et de passéisme en 2017. Et son style volontairement divertissant et grand-public ne l'excuse pas. Quelques exemples : entre la femme en détresse qui ne sait visiblement pas rouler ou se défendre mais qui tombe amoureuse d'un homme deux fois plus âgé qu'elle... et l'archéologie à coup de missiles sur les arabes (dans le droit pénal international, on appelle ça du pillage).

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Tom Cruise livre une prestation à l'image du film : pleine de bonne volonté mais plate... et certainement loin de l'icône de son époque ( Cocktail a poussé l'auteur de ces lignes à devenir barman). Oublions directement Russel Crowe et focalisons-nous plutôt sur les deux rôles féminins qui auraient mérités plus d'attention: Annabelle Wallis et Sofia Boutella. Cette dernière incarne la maléfique momie, reprenant un rôle qui fut toujours masculin mais aussi certains attributs typiques (le siphon de vie, le visage dans la tempête de sable...).

Largement passable, cette momie ne marquera pas l'histoire du cinéma malgré quelques tentatives de nouveauté ou d'originalité (la scène en chute libre par exemple). Le rythme maîtrisé et le melting-pot d'influences (entre le fantastique classique et la pop-culture) confèrent une aura intéressante à ce film sans pour autant vous empêcher de regarder votre montre. Allez le voir à vos risques et péril donc, comme lorsqu'on ouvre un sarcophage!

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