Les canons de Cordoba

Un grand merci à Sidonis Calysta pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Les canons de Corboba » de Paul Wendkos.

Canons_Cordoba« Il vaut mieux mourir sur vos pieds que vivre sur vos genoux »

En 1916, pendant la révolution mexicaine, un rebelle du nom de Cordoba vole 6 canons aux forces du général Pershing à la frontière entre le Texas et le Mexique.

Pershing désigne un soldar du nom de Rod Douglas pour récupérer les canons ; Douglas va recruter un groupe d’aventuriers et avec une femme aussi belle qu’étrange, il va attaquer la forteresse de Cordoba…

« Mes hommes seraient-ils passés sous votre commandement ? »

Cordoba_George_PeppardPaul Wendklos démarre sa carrière de réalisateur au début des années 50 en réalisant plusieurs films documentaires sociaux. Après un court passage par Broadway où il signe quelques mises en scène, il réalise son premier film de fiction, « Le cambrioleur » (1957), d’après un roman de David Goodis, qui lui vaut un accueil enthousiaste de la critique. Le film marquera le début d’une très prolifique carrière pour l’essentiel tournée vers la télévision, où il réalisera de nombreux téléfilms et autres épisodes de séries (« Les mystères de l’ouest », « Hawaii police d’état » notamment). Pour le cinéma, il réalisera également une quinzaine de films - pour l’essentiel des séries B à petits budgets - jusque dans les années 70. Il s’illustrera ainsi dans des registres aussi divers que le teen movie (la saga des « Gidget ») ou le film de guerre (« Tarawa tête de pont », « La bataille de la Mer de corail », « Attaque sur le mur de l’Atlantique »). Il réalisera également quelques westerns qui comptent parmi ses dernières réalisations pour le grand écran, notamment « Les colts des sept mercenaires » en 1969 et « Les canons de Cordoba » en 1970.

« La révolution a beaucoup d’amis du moment qu’on paye »

Cordoba_Raf_ValloneEn cette fin d’année 60, le western est sur le déclin après avoir dominé durant près de trois décennies la production cinématographique hollywoodienne. Le genre brûle donc ses derniers feux tiraillé entre la grandiloquence baroque du western spaghetti et la démythification opérée par la jeune garde du Nouvel Hollywood. Dans ce contexte, « Les canons de Cordoba » apparait comme un film hybride. Un étrange objet cinématographique qui se situe à la croisée des chemins et des genres, quelque part entre western, film d’aventures et film d’action. Un film surtout qui surfe allègrement sur les modes du moment. Et notamment sur les films « de commando » alors en très en vogue (« Les douze salopards », « Quand les aigles attaquent »...). Dès lors, le film s’engage dans un étrange patchwork convoquant entre autres « Les canons de Navarone » - grand classique du film de guerre dont il transpose l’action dans ses grandes lignes dans le Mexique révolutionnaire des années 10 - et « La horde sauvage » auquel il emprunte sa fureur et sa violence. Le tout saupoudré d’un second degré et d’une légèreté propre au western spaghetti. A l’évidence, on regrettera quelque peu la faiblesse d’un scénario qui piétine durant toute la première demi-heure du film et qui tarde à établir clairement ses enjeux. Un peu dommage donc car derrière, le film offre un spectacle pétaradant et plutôt jouissif, enchainant quelques gros moments de bravoure des plus savoureux (l’attaque de la garnison de la ville, l’insurrection du fort), et porté par un George Peppard en forme qui trouve là un rôle annonciateur de celui qu’il interprètera plus tard avec succès dans « L’agence tout risque ». Une série B inégale et assumée donc, mais toute à fait divertissante.

Cannons_of_Cordoba

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Le blu-ray : Le film est proposé dans un master restauré, en version originale américaine (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également proposés.

Côté bonus, le film est accompagné de deux présentations respectivement signées par Patrick Brion et par Bertrand Tavernier.

Edité par Sidonis Calysta, « Les canons de Cordoba » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 9 mai 2017.

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