[Critique] – « Pirates des Caraïbes 5 » : Un plaisir qui ne dure pas.

Par Victorvandekadsye @BrouillonsCine

Longtemps annoncé, jamais espéré, les nouvelles aventures de Jack Sparrow font tâche dans la longue liste des blockbusters de cette année. Comme le pathétique Pirates des Caraïbes : La Fontaine de Jouvence sorti il y à quand même 6 grosses années, ce cinquième volet semblait-être un étirement en plus de la franchise Disney. Et pourtant, on ne peut cacher la joie de revoir Johnny Depp en tri-corne, Geoffrey Rush, les combats de Navires, le méchant maudit, le trésor magique ou encore la romance sauce Disney. Mais est-ce que cela valait vraiment le coup ?

Les temps sont durs pour le Capitaine Jack, et le destin semble même vouloir s'acharner lorsqu'un redoutable équipage fantôme mené par son vieil ennemi, le terrifiant Capitaine Salazar, s'échappe du Triangle du Diable pour anéantir tous les flibustiers écumant les flots... Sparrow compris ! Le seul espoir de survie du Capitaine Jack est de retrouver le légendaire Trident de Poséidon, qui donne à celui qui le détient tout pouvoir sur les mers et les océans. Mais pour cela, il doit forger une alliance précaire avec Carina Smyth, une astronome aussi belle que brillante, et Henry, un jeune marin de la Royal Navy au caractère bien trempé. À la barre du Dying Gull, un minable petit rafiot, Sparrow va tout entreprendre pour contrer ses revers de fortune, mais aussi sauver sa vie face au plus implacable ennemi qu'il ait jamais eu à affronter...

Les temps sont durs pour l'acteur Johnny Depp, ses échecs financiers, ses problèmes de violences, d'alcool, de femmes. Retrouver son costume de pirate pourrait-il lui faire du bien ? Non. La première demi-heure du film semblait pourtant indiquer un retour au sources, des personnages attachants, des scènes aussi incroyables que burlesque au milieu desquelles se baladait Johnny Depp, une bouteille de rhum à la main. Enfin une scène de piraterie dans un Pirates des Caraïbes, pourrait-on dire. Le coté vieillissant du personnage (et de l'acteur), aurait pu être une bonne piste pour l'évolution de cette saga aussi vieillissante. En soi, le film reste plaisant, drôle et divertissant, amenant un lot de nouveaux personnages agréables, le terrifiant Capitaine Salazar, incarné par un Javier Bardem transpirant de carure à chaque mouvement, une forte Carina Smyth au background plutôt bon mais mal amené et mal exploité, pour finir avec le ridicule Scarfield. Car comme les trois premiers Pirates des Caraïbes de l'ultra-efficace Gore Verbinski, le duo norvégien Joachim Ronning et Espen Sandberg s'amuse à tout ridiculiser dans leur film. La réalisation, sans crever le plafond, restant très efficace.

Outre ses problèmes de lenteurs, ce nouveau volet souffre d'un douloureux problème de déjà-vu et d'indifférence, ce film est très vite oubliable. Les intrigues sont mal exploitées et mal dirigées, le Trident de Poséidon, objet central du film n'est qu'un énième objet magique du film, comme le compas de Jack, si ce n'est qu'il ne dégage aucune allure, et n'est aucune source d'enjeu. Le background des personnages, Jack, Henry, Carina, Barbossa sont très vite oubliés pour laisser place à de multiples situations absurdes (mais dans le mauvais sens), comme un mariage, ou une décapitation qui aurait pu être drôle si la scène n'était pas aussi longue et plate. Même si il est plaisant de retrouver Jack Sparrow, il ne parvient plus à vraiment nous captiver comme il y a 10 ans, et on ne pardonnera pas le coté trop pervers que les scénaristes ont ajoutés. Le " retour " de Orlando Bloom et de Keira Knightley n'est pas non plus convaincant et sent le fan service à plein nez.

Pirates des Caraïbes : La Vengeance de Salazar, sans être un trop mauvais film, reste oubliable et inutile. L'interêt de retrouver cet univers fort vieux est douteux. Sans trop la décrire, posons nous des questions sur la scène post-générique, relancer cette franchise à l'époque ou ni les films en prises de vues réels Disney ( John Carter, Tomorrowland), ni les films de Johnny Depp ( Alice de l'autre coté du mirroir, Lone Ranger) n'attirrent les foules, ne semblent pas être une bonne idée.

Léo Tyran.