Critique : How to Talk to Girls at Parties de John Cameron Mitchell

Critique : How to Talk to Girls at Parties de John Cameron Mitchell1977 : trois jeunes Anglais croisent dans une soirée des créatures aussi sublimes qu'étranges. En pleine émergence punk, ils découvriront l'amour, cette planète inconnue et tenteront de résoudre ce mystère : comment parler aux filles en soirée...

Enn est un jeune punk en pleine puberté, en désir de sexe, de filles, de rock, et d'aventures. Après un concert dans un sous sol avec ses deux meilleurs amis, ils suivent une musique envoûtante qui les mènent dans une étrange maison. A l'intérieur, des dizaines de personnes, vêtues de tenues de latex aux couleurs fluo. Moitié orgie, moitié danse contemporaine digne des meilleurs programmes nocturnes d'Arte, les trois jeunes rebelles cherchent l'amour, ou toute expérience bonne à prendre. En ce qui concerne Enn, il va tomber sous le charme de Zan, une jeune fille de son âge, à la peau translucide et aux yeux de poupée. Ils partent ensemble au moment où la soirée devient un peu trop étrange, et Enn apprend à Zan comment être une punk. Les activités de la maison ne perturbent pas plus que ça nos trois héros, qui pensent juste être face à une secte américaine, mais la vérité est ailleurs, puisqu'il s'agit d'un rite extraterrestre, ce qu'est d'ailleurs la jolie Zan.

C'est une folle aventure absurde, déjantée, rythmée et terriblement vivifiante ! John Cameron Mitchell nous offre une comédie burlesque dans la digne lignée de John Waters, des films à la parfaite intersection entre long-métrage accessible et film trash. Des blagues de fist, de la musique rock, Nicole Kidman en reine des adolescents rebelles le tout dans une romance de 48h sublimée par la peau parfaite de Elle Fanning.

Critique : How to Talk to Girls at Parties de John Cameron Mitchell

Hors compétition lors de ce 70ème anniversaire du festival de Cannes, Na Hong-jin, cette année la petite pépite de genre c'est bien celle-ci ! Le long-métrage reflète la personnalité fantasque et assumée de son réalisateur, une joyeuse fable colorée. Quatrième long-métrage, deuxième collaboration avec Nicole Kidman, John Cameron Mitchell confirme qu'il peut passer aisément d'un style à un autre tout en conservant son identité (assez marquée) de réalisateur. Il est d'ailleurs amusant de voir les rôles radicalement opposés qu'il a donné à Nicole Kidman qui était une mère de famille en deuil dans How to talk to girls at parties est un rayon de soleil au milieu de cette programmation un peu convenue. Si l'année dernière, nous avions un ovni tel que Rabbit Hole pour devenir une punk fan de Vivienne Westwood dans How to talk to girls at parties. The Strangers de

Enn et Zan c'est comme Roméo et Juliette, ça se passe en Angleterre, c'est un coup de coeur entre deux jeunes personnes paumées, leurs proches veulent les séparer, et la fin a des airs de tragédies grecques. Après il ne faut pas s'attendre à une révolution non plus. Le film a les avantages et les défauts de son genre. Malgré la grande sympathie que nous pouvons avoir pour les personnages et la grande maîtrise dans la réalisation, le film est assez superficiel, dans sa forme comme dans son fond. La linéarité de l'histoire, et le fait que tout se passe en 48h donnent un rythme effréné, mais évite aussi certaines caractérisations par l'action et privilégiant les dialogues parfois un peu explicatifs. Cependant, malgré ces petits bémols, nous ne pouvons qu'être charmé par le jeu des acteurs, particulièrement celui de Elle Fanning qui nous offre les moments les plus drôles du films tout en gardant le regard d'une biche.

In fine, How to talk to girls at parties pigmente les joues d'un festival un peu terne, en apportant une fraîcheur nécessaire. Des acteurs convaincants, dans scénario surprenant et le tout porté par une réalisation maîtrisée et dynamique ! Et un bonbon que l'on accepte volontiers.

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