Felon (2008) de Ric Roman Waugh

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Ce film sorti en direct-to-DVD mérite une bien meilleure reconnaissance. Film carcéral, un genre en soi, est tiré d'une histoire vraie dit de la Prison d'Etat de Corcoran, une prison présentée en août 1996 par le Los Angeles Times comme étant "la prison le plus perturbée des 32 prisons d'état" ! Le film s'inspire particulièrement de l'affaire des "combats de gladiateurs" organisés sous l'égide des gardiens... Réalisé par l'inconnu Ric Roman Waugh (qui réalisera plus tard le film "Infiltré" en 2013 avec Dwayne Johnson) ce film est malgré tout doté d'un joli casting avec le prisonnier interprété par Stephen Dorff ("Cecil B. Demented" en 2000 de John Waters, "Riders" en 2002 de Gérard Pirès et "Somewhere" en 2010 de Sofia Coppola), le caïd protecteur joué par l'excellent Val Kilmer ("Kiss Kiss Bang Bang" en 2005 de Shane Black et "Twixt" en 2012 de Francis Ford Coppola) avec en rpime l'excellent Sam Shepard ("Don't come Knocking" en 2005 de Wim Wenders et "Blackthorn" en 2011 de Mateo Gil).

Evidemment le genre du film carcéral a déjà tellement offert de grands films que celui-ci souffre de la comparaison. On pense entre autre à "Haute Sécurité" (1989) de John Flynn et l'excellent "Animal Factory" (2001) de Steve Buscemi mais aussi plus récemment aux très bons "R" (2014) de TobiasLindholm et Michael Noer, "Les Poings contre les murs" (2014) de David McKenzie et "Son of a Gun" (2015) de Julius Avery. On est dans un film qui se veut d'abord réaliste et évite le trop démonstratif tout en appuyant sur la réalité de la violence. Pas de manichéïsme non plus, soignant ainsi le côté sombre des "gentils" et vice versa, par exemple le méchant de l'histoire est un maton psychopathe mais un bon père de famille.

D'ailleurs, outre le trio de stars la plupart des prisonniers du film sont effectivement des taulards et ex-taulards. Les bastons qu'on voit dans le film ont été tourné en total impro pour accentuer le côté animal, des lions en cage qu'on énerve avant le carnage. Le huis clos ffaisant aussi son office dans un tel univers. Par contre le personnage du héros (Dorff) est bine trop vite un star du ring, en trop peu de temps et en ayant pas de passé pouvant l'expliquer réellement. Dommage car c'est sur ce point que la vraisemblance pêche. Ensuite l'univers carcéral de cette prison se focalise beaucoup trop sur le combat des "gladiateurs", ça manque un peu de contexte socialo-pénitentiaire. Néanmoins c'est un film solide et efficace qui mérite qu'on s'y attarde.

Note :