[CRITIQUE] – On l’appelle Jeeg Robot (2017)

Jeeg RobotRéalisé par : Gabriele Mainetti

Avec : Claudio Santamaria, Luca Marinelli, Stefano Ambrogi et Ilenia Pastorelli

Date de sortie : 3 mai 2017

Durée : 1h58min

Distributeur : Nour Films

Synopsis :

Poursuivi par la police dans les rues de Rome, Enzo plonge dans les eaux du Tibre et entre en contact avec une substance radioactive qui le contamine. Il réalise bientôt qu’il possède des pouvoirs surnaturels : une force et une capacité de régénération surhumaines qu’il décide de mettre au service de ses activités criminelles. Du moins jusqu’à ce qu’il rencontre Alessia, une jeune fille fragile et perturbée qu’il sauve des griffes de Fabio, dit « le Gitan », un mafieux psychopathe ultra violent qui travaille avec la Camorra. Témoin des pouvoirs d’Enzo, Alessia est persuadée qu’il est l’incarnation de Jeeg Robot, héro du manga japonais présent sur Terre pour sauver le monde. Mais Enzo va être forcé d’affronter « Le Gitan » qui veut savoir d’où vient cette force surhumaine. Parviendra t-il à sauver la ville de la folie meurtrière de Fabio et être le super-héros qu’Alessia voit en lui ?

4/5

Premier long-métrage italien du véritable couteau suisse Gabriele Mainetti (également scénariste et compositeur du film), Jeeg Robot est un petit film indépendant de super-héros, qui nous change de la routine instaurée par Marvel et DC Comics et instaure un côté plus urbain à un univers qu’on voit soit trop sombre soit trop joyeux.

Jeeg Robot place la barre très haut avec une mise en scène séduisante mélangeant l’action, la comédie et la science-fiction à un univers bien plus sanglant tel un film de gangsters personnel et sans artifice. Son casting en impose moins qu’une grosse production hollywoodienne mais séduit plus par ses personnages travaillés. Le scénario qui de base est inspiré d’un comics des années 80 est pour le coup mis en place autour des personnages, avec un anti-héros insociable, une jeune fille déstabilisée psychologiquement – le plus grand point fort du film – et un antagoniste charmeur et fou à lier.

[CRITIQUE] – On l’appelle Jeeg Robot (2017)

Déjà nommé aux Oscars pour son court-métrage Tiger Boy, Gabriele Mainetti nous fait redécouvrir le cinéma italien en déclin depuis de nombreuses années et parallèlement botte inlassablement les fesses d’Hollywood avec un film banal au niveau de la trame mais qui au niveau psychologique prend à revers. Son actrice Ilenia Pastorelli, meurtrie psychologiquement dans le film, nous montre que cette jeune fille, ancienne candidate de télé-réalité, est l’une des jeunes actrices à suivre et que son  David di Donatello de la meilleure actrice (équivalent du César en France) est justifié. L’univers mafieux mis en place et contrôlé par l’acteur Luca Marinelli (Mauvaise Graine, La Grande Bellezza…) rend le film proche du film de gangsters et l’histoire plus sombre. On a là un personnage narcissique, violent et qui lui aussi est psychologiquement instable, ce qui le rend intensément plus grand et dangereux qu’un Lex Luthor ou encore qu’un Loki.

L’histoire d’amour développée est extrêmement touchante et non conventionnelle. Le duo ne reflète pas une romance banale et leurs différences renforcent le scénario et la position du film comme étant un film de super-héros indépendant mafieux et romantique. Claudio Santamaria, protagoniste du film, est un anti-héros tourmenté et renfermé qui au fur et à mesure va s’ouvrir plus aux autres. Grand méchant dans la scène d’ouverture de Casino Royal, Claudio se propose différemment ici.

Incroyable performance et mise en scène de Gabriele Mainetti, Jeeg Robot est un film mafieux et indépendant de super-héros à la sauce italienne, avec une actrice vraiment incroyable en la présence d’Ilenia Pastorelli.

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