KONG : SKULL ISLAND vaut-il le coût en 3D ?

Par Le Cinéphile Anonyme @CinephilAnonyme

Faut-il aller voir Kong : Skull Island en 3D ?

« Voilà, chers amis, ce qu’il reste des scénaristes de ce film… »

Warner Bros. continue son univers connecté centré sur les monstres géants après un Godzilla qui a révélé Gareth Edwards en 2014. Comme pour ce dernier, Kong : Skull Island est le fruit d’une conversion, c’est-à-dire qu’il a été tourné en 2D puis reconverti en 3D pendant sa phase de post production. Certaines conversions nous ont prouvées par le passé qu’elles n’avaient rien à envier à une 3D dite « native », et Godzilla présentait aussi un relief correct. Voyons voir ce que nous propose cette escapade sur l’île du crâne.

Une profondeur quasi top niveau !

Cette nouvelle itération de l’histoire de King Kong propose son lot de nouveautés et l’une d’entre elles est relative à la taille du singe : il est maintenant aussi haut qu’un building new-yorkais ! Un gigantisme revendiqué par la Warner puisque Kong affrontera Godzilla d’ici quelques années dans un film qui les réunira. Ces nouvelles mensurations, vous vous en doutez, changent la donne en matière de mise en scène et de possibilités, notamment, je vous le donne en mille, en 3D.

Le début du film propose une profondeur naturelle mais pas forcément à son maximum, avec de bonnes idées certes (le plan zénithal sur le bar avec les pales d’un ventilateur en léger jaillissement et la scène qui se déroule en dessous) mais aussi de vraies aberrations (le retour des flous d’arrière plan…).

Mais la claque survient au bout d’une vingtaine de minutes de film avec la découverte de l’île en hélicoptère, et plusieurs plans dans lesquels la 3D est complètement dingue et diablement immersive. Les paysages de ce paradis luxuriant s’étendent à perte de vue, ce qui nous rappelle qu’il n’y a pas assez de documentaires en 3D qui sortent chaque année au cinéma (Disney Nature pourrait faire un effort…). D’autres plans sont tout aussi impressionnants, avec par exemple un plan zénithal sur la flotte d’hélicoptères, chacun ayant sa propre position dans l’espace.

Les scènes d’action ne sont pas en reste, et s’il devait y en avoir une à retenir, ce serait celle qui se déroule dans une forêt de bambous immense, ces plantes étant naturellement longilignes et offrant sur tous les axes des lignes de fuites infinies. Et ces scènes d’actions vont souvent de paire avec des jaillissements.

Une fenêtre de jaillissements un peu faiblarde.

Après une profondeur quasi parfaite, j’ai le regret de vous informer, chers lecteurs, qu’il n’en sera pas de même en ce qui concerne les jaillissements.

La plupart des éléments qui sortiront de l’écran seront très brefs (éclaboussures d’eau, étincelles, balles perdues, brindilles…) ou seront trop petits pour être remarqués, comme des particules en suspension dans l’air. Reste cependant quelques fulgurances, un briquet projeté au ralenti et directement vers le spectateur, un pilote d’hélicoptère qui nous tombe dessus, ou encore les débris d’un hélico chutant au ralenti.

L’inventaire aurait pu être bien plus long si des flous de premiers plans n’étaient pas à déplorer. En effet, à l’instar des flous d’arrière plans qui coupent tout effet de profondeur, les flous de premier plan coupent toute sensation de jaillissement. Ce n’est pas la première fois que votre serviteur en croise, mais c’est la première fois qu’il y en a autant.

 

Un film qu’il faut voir en 3D malgré tout.

Vous l’avez vu, Kong : Skull Island n’est pas exempt de reproches. Cependant, son ADN de pure montagne russe d’action XXL fait du film un indispensable à voir en relief, pour se rendre compte de l’immensité des créatures à l’écran, et profiter des quelques trouvailles visuelles qui jalonnent le métrage. De plus, les séquences de nuit sont toujours suffisamment lumineuses et seul le montage parfois très cut pourra en déstabiliser certains. Oui, on valide ! Mais peut mieux faire…

Réalisé par Jordan Vogt-Roberts, avec Tom HiddlestonSamuel L. JacksonBrie LarsonJohn Goodman

Sortie le 8 mars 2017.