[Critique] – Certaines Femmes – Kelly Reichardt

[Critique] – Certaines Femmes – Kelly Reichardt

Après " Night Moves" , montrant le combat pour protéger l'écosystème et ses limites, la réalisatrice indépendante Kelly Reichardt propose un autre type de combat, celle de " certaines femmes " dans la nature, en compagnie de Laura Dern, Michelle Williams, Lily Gladstone et Kirsten Stewart.

Dans la même veine naturaliste que son précédent film, Reichardt livre un film dont la complexité émane des faits les plus simples et inattendus dans la vie. Lors de ces trois différentes histoires (une avocate se confrontant au désespoir candide de l'un de ses clients, une entrepreneuse dont sa condition ne l'empêche pas d'être malmenée par son entourage et une jeune femme épris d'une simple rencontre avec une professeur remplaçante), la réalisatrice filme naturellement, sans quelconque jugement, l'èrremment de ces héroïnes de temps modernes au sein d'une société les dépassant; elles et les individus les entourant comme ce laissé pour compte joué par Jared Harris.

Des combats professionnelles et relationnelles pourtant traités avec douceur et lenteur, fidèle à la trace cinématographique laissée par la réalisatrice. Seules avec comme seules compagnies les paysages et les sons de la nature, ces combattantes de touts les jours affrontent leurs adversaires à grand coups de décisions et d'initiatives que ce soit par une demande de mutation ou une bouffée d'air à la nicotine expirée en solitaire. Un rythme léger donc qui prend le temps à ses personnages de respirer et aux spectateurs d'admirer le paysage.

La radicalité du cinéma de Reichardt risque de laisser certains pantois face au découpage et au rythme de ces histoires. Mais il est immanquable de saluer la richesse esthétique de son oeuvre, accomplissant avec brio l'art de raconter des choses complexes à partir de si peu de choses, si ce n'est que l'image et des personnages bien écrits.

Victor Van De Kadsye