Split : Un Shyamalan mature et maîtrisé

Par Kinocinéblog @amauryfoucart
Souvent décrié, souvent adoré, M. Night Shyamalan (Sixième Sens, Incassable, The Visit...) fait toujours parler de lui à chacun de ses projets. De retour avec un huis-clos aux allures de film d’horreur, avec en guest star un certain James McAvoy (X-Men, Trance...), que donne la nouvelle réalisation de ce maître du twist final ?

Date de sortie : 22 février 2017Réalisation, scénario : M. Night ShyamalanGenre : Thriller, fantastique, horreurNationalité : Américain
Kevin a déjà révélé 23 personnalités, avec des attributs physiques différents pour chacune, à sa psychiatre dévouée, la docteure Fletcher, mais l’une d’elles reste enfouie au plus profond de lui. Elle va bientôt se manifester et prendre le pas sur toutes les autres. Poussé à kidnapper trois adolescentes, dont la jeune Casey, aussi déterminée que perspicace, Kevin devient dans son âme et sa chair, le foyer d’une guerre que se livrent ses multiples personnalités, alors que les divisions qui régnaient jusqu’alors dans son subconscient volent en éclats.

James McAvoy et Betty Buckley


C’est toujours une expérience particulière, un film de Shyamalan. Et Split ne déroge pas à la règle ! Avec ce nouveau long-métrage, le monsieur semble être arrivé à maturité dans son cinéma. En effet, celui-ci laisse (plus ou moins) de côté son célèbre twist de fin pour nous montrer à quel point il sait ce qu’il fait, à quel point il s’amuse à jouer avec les codes des huis-clos et des films « d’action », en favorisant des plans sur la durée et en installant une atmosphère à la fois angoissante (mais qui reste en deçà d’une ambiance à la Sixième Sens) et drôle.
Comme toujours, la mise en scène, calibrée au millimètre, propose des compositions de cadres absolument incroyables (la scène d’introduction, déjà culte). Chaque détail a son importance et rien n’ai laissé au hasard. Le scénario quant à lui tient la route en proposant une réflexion intéressante sur la maladie dont souffre le personnage de McAvoy et, par extension, sur ce que c’est que d’être un acteur et de devoir devenir quelqu’un d’autre.

Anya Taylor-Joy


Cela me permet d’enchaîner sur les acteurs, qui assurent tous du début à la fin. La jeune Anya Taylor-Joy (The Witch, Morgane...) est impériale et, évidemment, comment ne pas féliciter la performance de ce cher James, capable d’incarner tant de personnages différents, sans jamais caricaturer et en sachant rester juste à n’importe quel moment ! Enfin, pour évoquer sans spoiler la subtilité finale de ce film, je dirais simplement qu'on nous offre quelque chose de particulièrement alléchant, mais il m’est impossible d’en dire plus !
Au final, un Shyamalan en pleine forme qui, sans pour autant renouer avec le panache d’Incassable ou Sixième sens, revient sur le devant de la scène avec un beau pied-de-nez à ses détracteurs. Le cinéaste prouve que sa filmographie est arrivée à maturité et qu’il se lance dans quelque chose de plus grand à présent... Et si une nouvelle personnalité était sur le point de surgir ?
Camille Olive
Note: