John Wick 2 réalisé par Chad Stahelski [Sortie de Séance Cinéma]

Par Kevin Halgand @CineCinephile

Synopsis : " John Wick est forcé de sortir de sa retraite volontaire par un de ses ex-associés qui cherche à prendre le contrôle d'une mystérieuse confrérie de tueurs internationaux. Parce qu'il est lié à cet homme par un serment, John se rend à Rome, où il va devoir affronter certains des tueurs les plus dangereux du monde. "

Les lumières de la salle de cinéma s'allument, tu te repositionnes sur ton siège pour avoir fière allure parce que la position " je m'installe comme à la maison " ce n'est pas trop ça, et là, ton ami(e) se retourne vers toi et te pose la question fatidique...
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En octobre 2014 résonnaient deux noms dans la tête des amateurs de cinéma d'action. Ces deux noms étaient : David Leitch et Chad Stahelski. En l'espace d'un film, ils avaient tous deux réalisé le fantasme de ceux pour qui le cinéma d'action est un pur plaisir, mais qui ne retrouvaient plus une jubilation qu'ils avaient pu connaître auparavant. Quelques exceptions provoquaient un plaisir certain, mais il était difficile de trouver cette œuvre qui redonnerait ses lettres de noblesse à la série b assumée et suffisamment maîtrisée pour élever ce genre si rabaissé par le temps et les films réalisés. Deux cascadeurs de renom se sont instigués réalisateurs le temps d'un film et ont prouvé qu'ils avaient la vision et l'audace suffisante pour rallumer cette étincelle tant recherchée. John Wick, le fond et la forme d'une série b conventionnelle, mais une esthétique et une maîtrise visuelle imparable offrant au film une prestance, une allure et une identité fortement marquée. Un succès immédiat, tant public que critique, qui déclencha sans plus attendre les faveurs des studios pour en faire une saga à part entière. À peine trois ans après, Keanu Reeves sort de nouveau de sa retraite et cette fois, il va encore moins faire dans la dentelle. Fort de sa montée en puissance, à l'image de la fureur grandissante du personnage, John Wick était une bombe à retardement qui tenait le spectateur en haleine de voir cette fureur gagner en force et en puissance. Un premier film, aujourd'hui pouvant être vu comme une introduction au personnage et à cet univers où gravitent à chaque coin de rue des tueurs en séries. À l'instar d'un Star Wars : Empire Strikes Back ou The Godfather 2, pour ne citer que les plus évidents, John Wick 2 s'émancipe de cette introduction dans le but d'entrer directement dans le vif du sujet. Par sa séquence d'ouverture, qui prend la forme d'une course-poursuite, le scénario se permet de faire une piqure de rappel afin que le ton soit donné et que les néophytes puissent avoir toutes les cartes en main pour apprécier cette suite à sa juste valeur. John Wick 2 est une suite comme on en voudrait plus, une suite qui ne cherche pas à ressembler à son prédécesseur, mais qui au contraire s'en émancipe pour aller plus loin et frapper plus fort.

John Wick 2 conte l'histoire de John Wick, qui, à cause de sa petite vengeance, va devoir définitivement sortir de sa retraite et affronter son passé. À savoir, des tueurs auxquels il aurait espéré ne jamais avoir à faire de nouveau. Son histoire n'est pas palpitante, son histoire n'est pas faite de rebondissements ou de personnages hautement charismatiques. Elle est construite de manière à ce que l'univers dans lequel évoluait John Wick par le passé, refasse surface et se dévoile aux spectateurs à mesure que le protagoniste ne doive en faire usage de grès ou de force. John Wick 2 repose sur un scénario étonnant, un scénario bien écrit qui va au-delà du bête et simple enchaînement des scènes d'action. Il prend son temps, bâtit et développe un véritable univers. Celui de cette confrérie de tueurs à gages. Une confrérie intéressante, car riche en ressources et en éléments qui vont permettre au film d'avancer avec une fluidité et une aisance remarquable. John Wick va couler face aux tueurs et à cette confrérie, se la mettre à dos (aucun spoil, sinon il n'y aurait pas de film). C'est grâce à cette envie de pousser le personnage dans ses derniers retranchements, que le film gagne en force et en tension au fur et à mesure. Et ce, malgré un rythme tonitruant constant et non en monté comme pouvait l'être celui du premier.

John Wick 2 tient le spectateur grâce à son histoire, à cette descente aux enfers qui va permettre à Wick de réfléchir sur sa propre volonté et d'affronter avec toujours plus de rage et de violence les tueurs les plus impitoyables. Il est maintenant seul aux commandes, mais Chad Stahelski ne fait pas pour autant n'importe quoi avec l'héritage laissé par le premier film. Il signe une suite toujours plus stylisée, à l'esthétique appuyée et aux couleurs encore plus vives (usage de lumières artificielles, comme des néons rouge, bleus... souvent incorporées au sein de la diégèse). Un vrai film d'action violent dans chacun des coups donnés et généreux dans sa mise en scène. Aidé par le directeur de la photographie qui a opéré sur Crimson Peak ( Dan Laustsen, ndlr), Chad Stahelski se sert pleinement du cadre pour magnifier les chorégraphies des combats (qu'ils soient à mains nues ou avec armes à feu). De la mise en scène au cadrage, en passant par la gestion de la lumière, tout est fait pour aérer l'image et donner une visibilité accrue sur l'action. De cette manière, l'action est fluide, lisible et à aucun moment sur-découpée (avec une moyenne de plus de 2 secondes par plan lors de combats). Ce qui accentue le plaisir du spectateur et qui augmente considérablement l'intensité des combats, tout en magnifiant les personnages. Protagoniste comme antagonistes. Keanu ' John Wick' Reeves est badass, il est au centre du cadre (ou décadré à plusieurs reprises, mais toujours sur le côté droit), éclairé par des lumières vives qui viennent lui donner grâce. Rien à dire, rien à refaire, malgré une utilisation abusive de musiques pop et agressives, là ou le premier film réussissait à se servir de silences pour augmenter considérablement la violence des coups portés. John Wick est définitivement plus en retraite et n'a jamais été aussi enragé. À voir sans modération !

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