Loving – 14/20

Loving : AfficheDe Jeff Nichols
Avec Joel Edgerton, Ruth Negga

Chronique : Loving, c’est l’histoire d’un couple. Principalement et essentiellement.
Un couple discret, peu démonstratif dans l’affection mais complémentaire. Le film de Jeff Nichols est à l’image de ce couple. Sobre, délicat et élégant dans sa façon de protester.
Car Loving n’a rien du brûlot politique qu’il pourrait être. A aucun moment le propos n’est vindicatif alors qu’il aurait été facile pour les scénaristes d’offrir au spectateur quelqu’un à détester et contre qui se révolter. Loving n’est pas non plus un film de prétoire, un grand film de procès qui chercherait à créer un climax après une brillante plaidoirie à faire dresser les poils.
Non, Loving s’exprime à travers le regard doux mais décidé de Mildred et la mâchoire serrée de Richard, dans l’ordinaire d’un combat extraordinaire qui a changé la face des Etats-Unis. De par sa mise en scène fluide et subtile, Jeff Nichols rappelle qu’il est un formidable story-teller. Il trouve le rythme adéquat à son histoire notamment grâce à la musique et à une précision impeccable dans son montage.
Sans démonstration de force ni coup d’éclat militant, Loving envoie un message politique par sa simple évidence. Il est d’autant plus puissant qu’il n’appuie jamais un propos qui a forcément une résonnance tout particulière dans l’Amérique de Donald Trump.
Loving n’en est que plus essentiel.

Synopsis : Mildred et Richard Loving s’aiment et décident de se marier. Rien de plus naturel – sauf qu’il est blanc et qu’elle est noire dans l’Amérique ségrégationniste de 1958. L’État de Virginie où les Loving ont décidé de s’installer les poursuit en justice : le couple est condamné à une peine de prison, avec suspension de la sentence à condition qu’il quitte l’État. Considérant qu’il s’agit d’une violation de leurs droits civiques, Richard et Mildred portent leur affaire devant les tribunaux. Ils iront jusqu’à la Cour Suprême qui, en 1967, casse la décision de la Virginie. Désormais, l’arrêt « Loving v. Virginia » symbolise le droit de s’aimer pour tous, sans aucune distinction d’origine.