Kubo et l'armure magique

Un grand merci à Universal Pictures pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Kubo et l’armure magique » de Travis Knight.

Kubo« Si vous devez clignez les yeux, faites le tout de suite »

Kubo est un être aussi intelligent que généreux, qui gagne chichement sa vie en sa qualité de conteur, dans un village de bord de mer. Cette petite vie tranquille, ainsi que celle de ses compagnons Hosato, Hashi et Kamekichi va être bouleversée quand par erreur il invoque un démon du passé. Surgissant des nues cet esprit malfaisant va abattre son courroux sur le village afin d’appliquer une vindicte ancestrale. Dans sa fuite, Kubo fait équipe avec Monkey et Beetle, pour se lancer dans une épopée palpitante afin de sauver sa famille et percer le secret de la chute de son père, le plus grand samouraï que le monde ait jamais connu. À l’aide de son Shamisen- un instrument musical magique-il va affronter toutes sortes de dieux et de monstres, notamment le terrible Moon King assoiffé de vengeance ainsi que les affreuses sœurs jumelles afin de dénouer le mystère de son héritage, réunir sa famille et accomplir sa destinée héroïque.

« Rien n’est plus puissant qu’un souvenir »

Kubo-1Pour beaucoup, la production américaine de films d’animation est avant tout trustée par les trois grands studios spécialisés (Disney, Pixar et Dreamworks). Pourtant, en marge de ces mastodontes, quelques petites sociétés de production résistent encore, se démarquant notamment par leur savoir-faire plus volontiers artisanal. A l’image des studios Laika, fondé en 2002 par Travis Knight, passionné de cinéma d’animation et accessoirement fils du richissime patron de Nike. Très vite, ce dernier se lie d’amitié avec Henry Selick, le réalisateur de « L’étrange Noel de Mr Jack », qui l’initie à l’animation « en volume », à savoir cette technique également appelée « Stop-motion » qui consiste à filmer image par image chaque mouvement de marionnette ou de décor pour faire croire à une animation. Le studio donne ainsi naissance à des films ambitieux et échappant à tout formatage, tels que « Coraline », « Paranorman » ou encore « Les box-trolls ». Une audace formelle saluée tant par la critique que par le public, qui a valu à chacun de ces films de concourir aux Oscars. A l’occasion de « Kubo et l’armure magique », quatrième réalisation du studio, Travis Knight endosse pour la première fois la casquette de réalisateur, en plus de celles de producteur et d’animateur. A noter que le film compte deux nominations aux Oscars dans les catégories Meilleur film d’animation et Meilleurs effets visuels.

« Plus on est puissant, plus le monde est dangereux »

Kubo_singeEn terme de cinéma d’animation, l’année 2016 aura été essentiellement marquée par la multiplication des fables animalières (« Zootopie », « Comme des bêtes », « Kung Fu Panda 3 », « L’âge de glace 5 » en attendant « Tous en scène »). Avec « Kubo et l’armure magique », Travis Knight se démarque de la concurrence en nous plongeant dans le Japon médiéval le temps d’un joli conte initiatique. Développant un univers fantasmagorique particulièrement riche, mélange de culture populaire et légendes séculaires nippones, il signe ainsi une trépidante aventure épique, peuplée de figures mythiques (samouraïs, Roi singe, yokaïs...) et ponctuée de quelques moments de bravoures dignes des grands films d’héroïc fantasy (le combat contre le squelette géant notamment). Mais plus encore, c’est la dimension initiatique du film ainsi que sa maturité qui surprennent : entre deux touches d’aventures et d’humour, le récit ose s’aventurer dans des tonalités plus sombres et aborder des thèmes graves (la mort, le sacrifice, la fin de l’innocence). Autant d’éléments qui contribuent à donner à ce film une intensité émotionnelle d’autant plus forte qu’il ne sombre jamais dans la mièvrerie. Mais plus encore, ce « Kubo » brille surtout par sa beauté visuelle renversante ainsi que par la grande qualité de son animation. Tout juste regrettera-t-on un léger manque de fluidité dans la narration, qui complexifie parfois un peu inutilement les enjeux dramatiques. Quoi qu’il en soit, Travis Knight réussit haut la main ses débuts de réalisateur et signe un joli film d’animation attachant et délicat.

Kubo_Laika

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Le DVD : Le film est présenté en version originale américaine (5.1) ainsi qu’en versions française, flamande et néerlandaise (toutes 5.1). Des sous-titres optionnels français, néerlandais et anglais pour malentendants sont également proposés.

Côté bonus, le film est accompagné du « Voyage de Kubo » qui regroupe les documentaires suivants : Introduction de Travis Knight, « Braver les éléments », l’animation de l’eau et de la pluie, « Monstres mythologiques », les techniques utilisées pour créer des monstres de toutes tailles, « Le pouvoir rédempteur et thérapeutique de la musique », rencontre avec le compositeur Dario Marianelli et un épilogue de Travis Knight. Un module supplémentaire, « Les coins du monde : création des paysages et décors » est également proposé. Au final, cette riche édition propose donc plus d’une heure de bonus passionnants.

Edité par Universal Pictures, « Kubo et l’armure magique » est disponible en DVD ainsi qu’en combos blu-ray + DVD et blu-ray 3D + DVD depuis le 31 janvier 2017.

Le site Internet de Universal Pictures est ici. Sa page Facebook est ici.