Blood father

Par Platinoch @Platinoch

Un grand merci à M6 Vidéo pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Blood father » de Jean-François Richet.

« Tu sais ma grande, tu as une mentalité de femme battue »

John Link n’a rien d’un tendre : ex-motard, ex-alcoolique, ex-taulard, il a pourtant laissé tomber ses mauvaises habitudes et vit reclus dans sa caravane, loin de toute tentation. C’est l’appel inattendu de sa fille Lydia, 17 ans, qui va lui faire revoir ses plans de se tenir tranquille… Celle-ci débarque chez lui après des années d’absence, poursuivie par des narcotrafiquants suite à un braquage qui a mal tourné. Lorsque les membres du cartel viennent frapper à la porte de John, ils sont loin de se douter à qui ils ont affaire…

« Je rendrai des comptes à Dieu. Mais pas tout de suite ! »

Enfant de la banlieue parisienne - il grandit dans les cités HLM de la région de Meaux - Jean-François Richet ne se destinait a priori pas à devenir réalisateur. Il travaille ainsi comme ouvrier durant quelques années, période durant laquelle il se découvre une passion pour le cinéma, et notamment pour les cinéastes classiques russes. Changeant radicalement de vie et de voie, il décide de se consacrer à la réalisation au milieu des années 90, période à laquelle il signe ses premiers films, chroniques sociales très remarquées dans lesquelles il dépeint le malaise de la jeunesse des banlieues (« Etat des lieux », « Ma 6-t va craquer », « De l’amour »). Sa mise en scène nerveuse lui vaut d’être appelée par Hollywood où il met en scène le remake du « Assaut » de John Carpenter. De retour en France, il triomphe grâce à son ambitieux diptyque consacré à « Mesrine », pour lequel il obtient le César du meilleur réalisateur. Absent des écrans pendant huit ans, il revient néanmoins en 2015 aux manettes d’un nouveau remake, en l’occurrence celui de « Un moment d’égarement » de Claude Berri. En 2016, il renoue avec l’Amérique et le cinéma anglophone en réalisant « Blood father », adaptation du roman éponyme de Peter Craig. A noter que le film a été présenté en avant-première en séance de minuit au Festival de Cannes.

« Tu me fais pitié, je peux même pas te tuer. Tu m’as même volé ce plaisir... »

Avec « Blood father », Jean-François Richet s’aventure en territoire balisé et signe une série B de facture assez classique qui sent bon la poudre, le bitume, la poussière et le sang. Mais « Blood father », c’est aussi une histoire de rédemption comme l’Amérique les affectionne tant : l’histoire d’un ancien biker alcoolique rangé des voitures, contraint de replonger dans l’illégalité pour sauver sa fille des griffes d’un gang mexicain sanguinaire. Une intrigue simplissime qui sert de point de départ à un road movie nerveux et crépusculaire au cours duquel, entre deux fusillades, père et fille apprendront à renouer des liens distendus depuis trop longtemps. Mais plus encore que sa belle efficacité formelle, « Blood father » ne serait rien sans son acteur principal, le mal aimé Mel Gibson. Avec ses traits burinés, son regard bleu acier fatigué éclairant un visage mangé par une longue barbe blanche, il trouve dans ce personnage de paria alcoolique et violent, condamné à vivre en marge du système, une espèce de double fictionnel qui lui colle étonnamment à la peau et qui présente une étrange résonnance avec sa propre vie. Dès lors, il suffira de le voir enjamber une grosse cylindré et brandir un fusil à canon scié pour que le public s’enflammer à la perspective de voir renaitre le « Mad Mel », icône virile et terriblement badass de la saga « Mad Max » qui fit de lui une légende. A l’évidence, Jean-François Richet signe là un divertissement sévèrement burné et testostéroné bigrement efficace et jouissif. Il offre surtout une forme de réhabilitation et un retour au premier plan à une icône dont l’aura avait un peu terni ces dernières années.

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Le DVD : Le film est proposé en version originale américaine (5.1) ainsi qu’en version française (5.1). Une piste en audiodescription pour malvoyants est également proposée. Des sous-titres français et français pour malentendants sont également disponibles. Côté bonus, le film est accompagné d’interviews de l’équipe du film ainsi que de bande-annonce.

Edité par M6 Vidéo, « Blood father » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 18 janvier 2017.

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