OUVERT LA NUIT (Critique)

OUVERT LA NUIT (Critique)OUVERT LA NUIT (Critique)SYNOPSIS: Luigi a une nuit pour sauver son théâtre. Une nuit pour trouver un singe capable de monter sur les planches et récupérer l'estime de son metteur en scène japonais ; une nuit pour regagner la confiance de son équipe et le respect de sa meilleure amie - qui est aussi sa plus proche collaboratrice... et pour démontrer à la jeune stagiaire de Sciences Po, tellement pétrie de certitudes, qu'il existe aussi d'autres façons dans la vie d'appréhender les obstacles...

Il y a un ton, un univers, une patte Edouard Baer et c'est suffisamment rare dans le cinéma français contemporain pour se féliciter lorsqu'un auteur au sens noble du terme met ses compétences au service de la comédie sans lui sacrifier son âme. Troisième long métrage d' Edouard Baer, Ouvert la nuit est sans conteste le plus abouti, celui qui résume parfaitement tout son univers et cristallise ses obsessions dans un scénario en apparence anarchique mais extrêmement bien agencé et suivant son fil conducteur sans jamais le lâcher dans un fascinant bordel organisé. Dans cette balade nocturne au cœur d'un Paris qui pétille de vie et de fantaisie, on suit ce personnage de directeur de théâtre qui éprouve d'énormes difficultés à assumer ses responsabilités et qui la veille d'une première cruciale entraine sa stagiaire dans un univers décalé où ils vont faire les rencontres les plus burlesques et variées qui soient. On se délecte de l'esprit et de l'humour pince sans rire qu' Edouard Baer affectionne et qu'il restitue ici dans sa plus pure expression, nous offrant un spectacle savoureux. Non seulement Ouvert la nuit est parfaitement écrit mais il est également interprété par une distribution épatante, participant à donner au film son aspect inédit et son caractère décalé qui en fait tout le prix.

OUVERT LA NUIT (Critique)

Si l'aspect désordonné du récit et ses digressions qui semblent parfois incongrues en laisseront certains sur le carreau, ceux qui sauront se fondre avec gourmandise dans l'univers proposé par Edouard Baer se régaleront du voyage, de son humour, de sa poésie et de sa folie. Le film débute dans les coulisses du théâtre, des bureaux à la scène en passant par les loges et on pense, toutes proportions gardées au début de Birdman, même si le propos est très largement différent. Au-delà de seulement vouloir être drôle, le film évoque fugacement les conditions économiques de la troupe et la différence entre théâtre privé et subventionné sans toutefois devenir un pamphlet social. Edouard Baer est accompagné dans sa fugue par une troupe de comédiens qui pour la plupart sont des habitués de son univers et qui sont absolument tous remarquables. Sabrina Ouazani parfaite en stagiaire qui ne se laisse pas dicter sa conduite, Audrey Tautou impeccable en bras droit dévouée, Grégory Gadebois excellent et plein d'humanité ou encore les indispensables Atmen Kélif, Lionel Abelanski, Jean-Michel Lahmi, Christophe Meynet... Une vraie troupe dont l'esprit imbibe totalement le film.

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Avec cette comédie barrée qui nous vaut des scènes réjouissantes, Edouard Baer continue d'imposer son regard iconoclaste et sa manière de faire un cinéma libéré de contraintes, agissant comme un cachet effervescent sur une étendue plane et sans rides. Loin de ce cinéma français académique et de ces comédies photocopiées les unes sur les autres dépourvues d'âme et d'imagination, le cinéma d' Edouard Baer est une bouffée d'oxygène qui fait un bien fou, où le burlesque le dispute à l'extravagance dans une multitude de scènes cocasses où l'on croise des portraits croquignolets aussi bien d'un vendeur de roses que d'un chimpanzé et de son dresseur enamouré. On retiendra également la dernière apparition hilarante et fidèle à son image de Michel Galabru, dont la toute dernière réplique est lourde de sens et qui offre à ce fantastique acteur une porte de sortie parfaite. Pour couronner le tout le film se clôt sur une chanson originale à la délicieuse mélodie signée Alain Souchon et rien que pour ça, Ouvert la nuit, fantaisie débridée légère comme une bulle de savon, à la fois mélancolique drôle et remplie d'humanité est à ne surtout pas rater.

OUVERT LA NUIT (Critique)

Titre Original: OUVERT LA NUIT

Réalisé par: Edouard Baer

Genre: Comédie dramatique

Sortie le: 11 janvier 2017

Distribué par: Le Pacte

OUVERT LA NUIT (Critique)EXCELLENT