[Ciné-club] Jeudi 5 janvier, La jeune fille sans mains, à La Fourmi

Par Journal Cinéphile Lyonnais @journalcinephil

Jeudi 5 janvier à 20h30, Ciné-club de la Fourmi, moment d’échange convivial autour de « La Jeune fille sans mains », réalisé et en grande partie dessiné à la main par Sébastien Laudenbach.  Adaptée d’un conte des frères Grimm, inspirée d’une pièce d’Olivier Py,

Cette sensation du cinéma d’animation qui a ravi Cannes et Annecy est une plongée troublante dans l’imaginaire et le style de son auteur. Un conte cruel, lumineux et poétique !

LA SEANCE

✓ 20h30 : Présentation de la séance par Flavien Poncet

✓ 20h40 : Projection du fim

✓ 22h00 : Echange en salle autour du film

Toute les informations pratiques cinema-la-fourmi.com

La Jeune Fille sans mains
Sébastien Laudenbach

Film d’animation français, 2016, 1h 13

Avec les voix de : Anaïs Demoustier (La Jeune fille), Jérémie Elkaïm (Le Prince), Philippe Laudenbach (Le Diable), Olivier Broche (Le Père), Françoise Lebrun (La Mère), Sacha Bourdo (le Jardinier), Elina Löwensohn (La Déesse)

Sortie : 14 décembre 2016

Programmation ACID Cannes 2016
Festival International du film d’animation d’Annecy – MENTION DU JURY

Synopsis

En des temps difficiles, un meunier vend sa fille au Diable. Protégée par sa pureté, elle lui échappe mais est privée de ses mains. Cheminant loin de sa famille, elle rencontre la déesse de l’eau, un doux jardinier et le prince en son château. Un long périple vers la lumière…

Adaptation d’un conte des frères Grimm

La Jeune Fille sans mains est un conte ancien, présent avec des variantes dans diverses traditions populaires (bretonne, russe, serbe…), écrit par les frères Grimm sous ce titre, au début du XIXe siècle.  Elle a inspiré un grand nombre d’artiste, Olivier Py l’a adapté pour le théâtre sous le titre La Jeune Fille, le diable et le moulin, le compositeur David Walter lui a donné en 2014 une forme opératique, mise en scène par Emmanuelle Cordoliani.

La Jeune Fille sans mains est l’un des récits des contes les plus cruels. Le film de Sébastien Laudenbach ne cache rien des ressorts cruels et parfois violents de cette histoire d’une grande puissance évocatrice.

Comme le dit le réalisateur, Il y a un côté très féministe dans cette histoire. La trajectoire de cette jeune fille qui doit apprendre à se débrouiller seule, et qui ne doit plus être sous l’emprise, qu’elle soit bienveillante ou malveillante, des hommes qui sont autour d’elle.

Un film tout en mouvement

Sébastien Laudenbach a conçu son film en effectuant un grand nombre de dessins au pinceau, utilisant des couleurs primaires. D’où l’impression de voir à l’écran un immense cahier de croquis s’animer, chaque page glissant avec élégance vers la suivante.

Le graphisme est minimaliste, les contours des personnages  sont à peine esquissés d’un trait léger. La forme de la jeune fille ressemble le plus souvent une demi-silhouette complétée par des taches de couleurs, quelques traits épars. Le résultat un peu abstrait et d’une grande poésie évoque les oeuvres de Matisse, la caligraphie japonaise.

La grande réussite du film est sa forte intensité due en grand partie au mouvement permanent des couleurs et des lignes. Les traits se mêlent, se complètent, les couleurs se déplacent, giclent. En quelques coups de crayons, le Diable change de visage, l’héroïne reprend son destin en main, les personnages et le récit évoluent.

Sébastien Laudenbach raconte l’histoire avec beaucoup de naturel et de liberté. On se baigne nus dans la rivière, on défèque dans la nature, le lait s’échappe d’un sein, le spectateur entend les gémissements d’un rapport amoureux.

Ce conte s’adresse à tou; tout est dessiné, rien n’est vrai, on est dans la métaphore. Les enfants le ressentent, les adultes le comprennent, l’esprit et l’imagination sont  toujours en éveil.

Eviter tout de même d’emmener les très jeune enfants.

Anaïs Demoustier  et  Jérémie Elkaïm  pour les voix

« Pour la jeune fille, j’ai posé des voix de comédiennes sur un plan. En le montrant autour de moi, on m’a toujours désigné Anaïs Demoustier. En imaginant Jérémie Elkaïm pour le prince, à cause de sa voix douce, je ne savais pas qu’il formait un couple avec Anaïs. Coïncidence. Pour les autres, ce sont le timbre, l’accent, les choix de carrière. Sacha Bourdo et Elina Löwensohn jouent les alliés de la jeune fille. Je voulais qu’ils viennent d’ailleurs. Sacha est russe, Elina roumaine, cela colore les dialogues, volontairement très stylisés. » Sébastien Laudenbach