Viens avec moi

Par Platinoch @Platinoch

Un grand merci à Seven 7 Editions pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Viens avec moi » de Daniel Alfredson.

« Cinquante mecs dans la forêt tout l’hiver sans femmes... Comment tu crois qu’ils font pour tenir ? »

De retour dans son village d’origine, Lillian est victime de harcèlements et demande l’aide du shérif. Mais ce dernier refuse d’appréhender Blackway, le caïd local. Déterminée à se faire justice, Lillian part à la recherche de Blackway. En chemin, elle va s’allier à deux inconnus, Lester, hanté par la mort de sa fille et Nate, une petite frappe. La chasse à l’homme peut commencer.

« Ce serait mieux pour tout le monde si elle quittait la ville »

Chez les Alfredson, le cinéma est une affaire de famille autant que de passion. Le père, Hans, est un humoriste très populaire connu également pour ses talents de scénariste et de réalisateur.  Mais c’est sans doute le fils, Tomas, qui est probablement le membre de la famille le plus connu à l’international grâce à ses réalisations que sont « Morse » et surtout « La taupe », adaptation d’un best-seller de John Le Carre. Moins connu que son frère, Daniel Alfredson mène pourtant depuis plus de vingt ans une discrète mais néanmoins riche carrière de réalisateur dans sa Suède natale. Avec en point d’orgue, la réalisation des deux derniers volets de la saga « Millenium » : « La fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette » et « La reine dans le palais des courants d’air » (2009). Un succès  qu’il n’a pas toujours su mettre à profit, mais qui lui ouvrira sur le tard les portes des productions américaines. Après « Kidnapping Mr. Heineken » (2015, sorti directement en DTV), il retrouve l’acteur Anthony Hopkins pour un second film, « Viens avec moi », adaptation d’un roman de Castle Freeman Jr paru en 2008, qui sort chez nous en direct-to-video.

« Le seul type qui pourra venir à bout de cet enfoiré, c’est celui qu’il ne pourra pas acheter »

« Viens avec moi » est un polar étrange. Une plongée dans les immenses et sombres forêts de l’Oregon, territoire austère peuplé de rudes bûcherons et où la gent féminine se fait rare. Alors bien sûr, lorsqu’un joli petit lot quitte la grande ville pour revenir s’installer - qui plus est seule - au pays, cela attise la curiosité. Et la convoitise. A commencer par celle de Blackway, caîd local et terrifiant harceleur à l’occasion. Sans plus de raison que cela n’avait commencé, l’héroïne décide de se lancer dans une épopée vengeresse, déterminée à avoir la peau de Blackway. Elle engage pour se faire deux bûcherons pas forcément les plus qualifiés (un vieux et un crétin) pour l’accompagner dans son improbable traque au pays des rednecks. Alfredson nous rejoue là de façon un peu lointaine « Cent dollars pour un shérif » chez les bouseux. De villages inhospitaliers en exploitations forestières, le trio mène l’enquête afin de remonter la piste de Blackway en faisant face à l’omerta des gens du cru. Le problème, c’est que le film manque véritablement de rythme et de tension dramatique. Le périple en voiture sur les routes de l’Oregon parait d’autant plus interminable qu’il se passe pas grand chose. Quant au personnage de Blackway, il s’avère être méchant au-delà de la caricature. Pour preuve, il contrôle les trafics de drogue et de filles de la région, et va même jusqu’à insulter un père qui vient d’enterrer sa fille. Comme attendu, les comptes se solderont de façon classiquement brutale lors d’un face à face dans la forêt. Le problème, c’est que le spectateur s’était un peu engourdi sans voir que le film avait vraiment commencé. Le résultat n’est pas honteux pour autant, d’autant plus que le film bénéficie (étonnement) d’un gros casting (Anthony Hopkins, Ray Liotta, Hal Holbrook...) et que le cinéaste a le bon goût de filmer les forêts de résineux comme un personnage inquiétant à part entière. C’est juste que l’absence de rythme et de véritable enjeu dramatique laissent un peu le spectateur sur sa faim.

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Le DVD : Le film est présenté en version originale américaine (5.1) ainsi qu’en version française (5.1). Des sous-titres français sont également proposés. Aucun bonus ne vient compléter cette édition.

Edité par Seven 7 Editions, « Viens avec moi » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 7 novembre 2016.

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