[critique série] vice principals

[CRITIQUE SÉRIE] VICE PRINCIPALSFICHE TECHNIQUE

Bill Murray est proviseur dans le lycée américain North Jackson. Ses deux adjoints, Neil Gamby ( Danny McBride) et Lee Russell ( Walton Goggins), se haïssent profondément, et ils le montrent dès la première scène de la série. Scène qui, par ailleurs, lance immédiatement le récit, puisque Murray doit quitter son poste (y'a un vrai SOS Fantômes 3 à faire papy, faut se bouger !). Du coup, qui de McBride ou Goggins occupera la place du leader ?

Le premier épisode part sur une base simple, consistant à présenter ces deux énergumènes détestables. McBride, lui, est le connard que tout le monde déteste, que ce soit professeur ou élève. Il est hautain, vulgaire, direct, mais surtout pas très malin. Son Némésis, Goggins, est par contre très apprécié de tous, sait se tenir en société, mais n'est autre que le mec le plus faux-cul de la planète.

Et c'est quand on imagine déjà, avec un petit rictus non dissimulé, les neuf épisodes de la série sur cette confrontation de haute volée que débarque Belinda Brown ( Kimberly Hebert Gregory), celle qui sera... la nouvelle proviseur ! Retournement de situation, ceux qui se détestent par-dessus tout vont alors faire équipe pour un projet commun : dégager cette connasse !

Inutile de dire qu'avec un pitch comme ça, les coups montés, les bassesses et autres trahisons seront légions, et pourtant, il est d'une importance capitale de souligner que Vice Principals est bien plus que ça. Si l'humour de la série est effectivement basé sur la perfidie des deux enflures principales - allant jusqu'à menacer des élèves ou s'improviser pyromane -, elle sait aussi leur construire un fond touchant et sincère, qui les expose à une sensibilité bienvenue.

C'est d'ailleurs grâce à ces moments de candeur qu'on découvre peu à peu le vrai visage des personnages, le plus mauvais n'étant pas forcément celui que l'on croit. Chacun ayant sa vie à gérer à côté, l'un aux prises avec sa fille adoré qui vit avec son ex-femme et son nouveau mec, tandis que l'autre doit se coltiner une belle-mère infecte avec lui, rendant son quotidien usant.

Cependant, il est clair que la vraie qualité de cette série réside dans son duo d'acteurs, absolument parfait. Leur alchimie est évidente, et si Danny McBride ( Kenny Powers, C'est la fin) parvient à retranscrire à la perfection la débilité latente dans ce Neil Gamby capable de sursaut de pardon, Walton Goggins ( The Shield, Les Huit Salopards) excelle tout simplement dans le rôle de l'exécrable mais néanmoins hilarant Lee Russell, démarche féminine (les restes de Vénus de SOA ?) et caractère bouillonnant à la clef.

Le bémol le plus notable de Vice Principals viendrait paradoxalement de cet humour, parfois lourd ou à côté de la plaque, surtout venant de McBride, qui a tendance à tourner un peu en rond. De plus, certaines situations sont d'une banalité consternante, des sous-intrigues sont mal exploitées (l'histoire d'amour est terriblement mal foutu), et quelques épisodes faiblards et superflus entachent un peu le rythme qui pourrait être vraiment plus survolté.

Seulement, accompagné d'une soundtrack qui sent bon le vieux synthé des 80's, de séquences mémorables (affrontement de deux lycées, problème de voisinage, " babysitting " catastrophique...), et d'un cliffangher déroutant mais prometteur pour la suite, Vice Principals fait clairement partie des bonnes surprises des séries de 2016 !

[CRITIQUE SÉRIE] VICE PRINCIPALSPOUR LES FLEMMARDS : Au-delà de quelques maladresse de rythme, Vice Principals propose un duo de choc aussi bien détestable qu'hilarant - dont un Walton Goggins exceptionnel -, et une sensibilité un peu trop cliché mais nécessaire.

Bande-annonce de Vice Principals :