[INTERVIEW] – Rencontre avec les voix françaises de Vaiana, la légende du bout du monde

A l’occasion de la sortie du nouveau bébé Disney, Vaiana, la légende du bout du monde, rencontre avec ceux qui ont prêté leur voix aux personnages : Cerise Calixthe (Vaiana), Anthony Kavanagh (Maui) et Mareva Galanter (Sina).

Retrouvez notre critique de Vaiana, la légende du bout du monde ici.


Vous nous avez fait le plaisir de participer à la fabrication de la version française du film Vaïana, la légende du bout du monde. Ca fait quoi quand on vous appelle pour prêter sa voix à un personnage ?

Cerise : Moi j’étais hyper émue ! Quand j’ai été appelée et que j’ai su que j’allais faire la voix de Vaiana, le stress est redescendu et j’allais réaliser un rêve. J’étais très excitée à l’idée de commencer.

Mareva : Je me suis dit que j’allais peut être jouer un crabe… Je ne savais pas que c’était pour Vaiana. Quand on m’a raconté l’histoire du film, j’étais plus qu’enthousiaste et touchée parce que je suis de Tahiti, j’ai grandi là-bas, c’est ma culture, c’est chez moi. Et ce film est extrêmement fidèle à la culture et aux traditions. Ce film, c’était comme un cadeau.

Anthony : Elle a sorti le mot de ma bouche, c’est un cadeau. Quand j’ai vu ce personnage, et qu’on me l’a décrit, je me suis dit : il a tout, il est drôle, il est de mauvaise foi, il est attachant et touchant, généreux, hyper égocentrique, c’est une super star, c’est un enfant, il chante, il rappe, tout ça. Et ils m’ont dit « ce sera le plus beau rôle qu’on t’aura offert dans un film d’animation » (c’est mon dixième) et ils ont eu totalement raison. J’ai aussi réalisé un rêve hier soir. Je rêve d’assister à une avant-première avec mon fils, qui vient d’avoir sept ans, et là j’étais à l’avant-première avec mon fils, et il voyait le film avec la voix de papa, alors c’était un rêve.


Si vos enfants vous parlent des tatouages de Maui, qu’est-ce que vous leur répondez ?

Anthony : Je leur dis « qui te fournit cette drogue à l’école ? », ou « regarde, ça a marché pour Matt Pokora, ça peut marcher pour toi. »

Mareva : Plus sérieusement, les tatouages, c’est quelque chose de très très ancré dans la culture polynésienne. Après, si ma fille veut faire le même tatouage, je ne suis pas sure… Pratiquement tous les tahitiens sont tatoués.

« C’est le plus beau rôle en animation qu’on m’ait offert.”

Anthony Kavanagh


A part les cheveux, quels sont vos points communs avec les personnages ?

Anthony : Le coté extraverti.

L’équipe Disney : Maui est quelqu’un de très extraverti mais aussi extrêmement sensible et c’est le cas d’Anthony aussi. Il ne le dira pas mais moi je le dis.

Cerise : Et très attachant aussi.

Mareva : Je ne connais pas assez Anthony pour dire, mais quand j’ai découvert les images de son personnage, je trouvais qu’il était hyper attachant, pourtant c’est un demi-dieu, et je le trouve un peu gros nounours attachant.

Cerise : (à propos de Vaiana, ndlr.) Déjà les cheveux. Et la force de caractère. Elle a beaucoup de caractère et c’est pour cela qu’elle va très loin.

Mareva : (à propos de Sina, ndlr.) La douceur et la tendresse d’une maman, tout simplement. Et l’amour inconditionné pour son pays.

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Qu’est-ce que ça vous fait de prêter votre voix à une héroïne Disney qui va devenir un emblème pour toute une génération ? Et il y a une chanson très emblématique dans le film, qu’est-ce que ça vous fait de devenir potentiellement le cauchemar des parents dans les prochains mois ?

Cerise : Petite, je regardais les Disney et jamais je n’imaginais qu’il y avait quelqu’un derrière le personnage que je voyais. C’est ça pour moi la force, on est dans le monde de l’imaginaire et de la magie. Et là, pouvoir participer à créer cette magie, c’est extraordinaire pour moi. C’est une grande fierté. Après, devenir le cauchemar des parents, ça ne me fait pas peur. J’espère que Bleu lumière va marcher. Et je tiens à dire qu’il y a d’autres très belles chansons dans le film. Notamment celle de Maui. Je propose aux parents d’écouter en boucle l’ensemble des chansons. On se lasse pas finalement.


Comment travaillez-vous ? Est-ce que vous partez du texte original, vous écoutez les voix de Dwayne Johnson et les autres ? Quelle est la différence dans votre travail, la touche française que vous apportez par rapport à la voix originale ?

Anthony : J’ai appelé Dwayne Johnson je lui ai dit « c’est nul ». Il m’a dit « Who are you? » (rires). Ils ont été super cool avec moi. On m’a dit « Anthony, je ne veux pas que tu sois Dwayne Johnson, je veux que tu sois toi. » Donc la première phrase qu’on entend dans le studio, ça met en confiance. On voulait que je rajoute ma patte et on m’a même laissé improviser. La scène du requin, ce n’est pas du tout la même chose en anglais, lorsque je parle avec le cheveu sur la langue. En anglais il parle normalement. Il y a plusieurs petites scènes et phrases qu’on m’a laissé modifier pour que ce soit drôle en français.

Cerise : C’est vrai qu’on a une certaine liberté, après l’image parle beaucoup. Du coup moi je me suis vraiment appuyée sur ce que je voyais à l’image. On a du temps pour essayer plein de choses, une palette d’émotions et de couleurs qui est géniale. C’est un vrai travail de comédien, et on nous laisse le temps et la liberté pour arriver à un bon travail.

Anthony : La musicalité n’est pas la même non plus.


Que redoutiez-vous le plus dans ce travail ? Les parties chantées ou les dialogues ?

Anthony : La chanson ! C’est la première fois que je prête ma voix à un être humain. D’habitude, je fais toujours des animaux. Maui chante et c’est la première fois que je galère en studio en doublage parce que cette chanson, elle est pas évidente à faire. Il chante, il rappe, il faut qu’il soit drôle, il y a des timing comiques. Et puis il y a tellement de mots qu’il faut balancer super vite, avec le même rythme que l’américain mais avec deux fois plus de mots. Donc c’est la première fois que j’ai un peu galéré. J’ai bien aimé quand même, on apprend.

Cerise : Moi c’était l’inverse, n’ayant pas eu l’habitude du doublage, alors que j’ai eu plusieurs fois l’occasion d’enregistrer des chansons en studio, du coup j’appréhendais plus la voix parlée. Et au final, comme on a le temps de le faire et d’essayer plein de choses, et bien plus le film avance plus ça vient facilement. Au bout d’un moment, on s’identifie à son personnage, on le comprend.

Mareva : Moi c’était la chanson, parce que je n’avais jamais chanté de chanson comme ça c’était pas du tout dans ma tonalité ni dans mon style musical et vocal. Donc c’était mon appréhension mais grâce justement aux personnes qui étaient présentes pour nous aider ça s’est bien passé.


Avez-vous envie de refaire cette expérience ? Et quelle partie du film avez-vous préféré doubler ?

Cerise : Oui évidemment ça m’a donné envie de rechanter. Il y a vraiment deux parties du film que j’ai beaucoup aimé, toutes les scènes avec la grand-mère, ce sont des scènes qui m’ont extrêmement touchée. La relation que Vaiana a avec sa grand mère, la force qu’elle lui donne pour accomplir sa tâche me parle et me touche beaucoup. Et la scène entre Maui et Vaiana où il lui explique ses tatouages, c’était très touchant.

Anthony : Moi définitivement, j’adore chanter. Et mes scènes préférées… celles où je la balance dans l’eau ! L’intro quand on se rencontre aussi.

Mareva : J’adore les passages avec la grand-mère aussi. Je trouve que c’est un personnage touchant et attachant. Et je reviens encore à la culture polynésienne, la relation des enfants avec les grands-parents à Tahiti est très forte. Il y a deux jours il y a eu l’avant-première tahitienne. J’ai eu beaucoup de retours d’enfants qui ont pleuré à des passages où il y avait la grand mère et Vaiana parce que ça leur parlait. Et si on me propose de faire un crabe un jour, je le ferai !


Cerise, le personnage de Vaiana a connu des échecs, quel conseil donnerais-tu pour se relever ?

Cerise : J’ai eu la chance d’être bien entourée par ma famille dans la vie, donc ça aide c’est sûr. Ensuite j’ai un tempérament très joyeux, donc quand je tombe je me relève assez systématiquement et rapidement. Je n’ai pas cette notion de « oui je me plante, c’est quelque chose qui va me permettre d’avancer ». Et c’est un peu ce que je vois dans le film, à chaque fois qu’elle a un doute ou une barrière, elle cherche un moyen pour le dépasser. Elle n’a pas peur d’aller chercher de l’aide et ça c’est important.


Cerise, en quoi Vaiana est elle différente des autres héroïnes Disney ?

Cerise : Elle est différente parce qu’elle vient des îles pacifiques. C’est une femme forte. Et on en parlait avec Anthony : c’est la première fois qu’on retrouve une héroïne qui n’a pas besoin d’un homme et qui se débrouille toute seule.

Anthony : C’est de la fiction ! (rires)

Cerise : Elle est extrêmement forte et on n’a pas d’histoire d’amour ou de prince charmant. Elle va sauver son peuple et tout l’amour qu’elle a à donner c’est pour son peuple, sa culture, sa famille, ses animaux et Maui. Et voilà, c’est ce qu’il fait qu’elle est différente. Ce n’est pas une princesse.


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