Au commencement… (Séries) CRAZY EX-GIRLFRIEND 2×01

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La ligne de démarcation entre romance et folie est parfois difficile à saisir. Les gestes spontanés peuvent a priori tout avoir de la déclaration enflammée et rien n'empêche l'objet de ladite déclaration de les considérer comme la preuve irréfutable qu'il y a un truc qui cloche chez celui ou celle qui se déclare. Et c'est exactement ce qui pose problème à Rebecca Bunch ( Rachel Bloom) ; l'avocate brillante de New York qui avait laissée sa vie de quasi-millionnaire derrière elle pour tenter de reconquérir un amour de jeunesse pense être sur le point de voir ses rêves les plus fous se transformer en réalité mais l'amour de jeunesse en question n'a pas les mêmes priorités.

Josh Chan ( Vincent Rodriguez III) et Valencia ( Gabrielle Ruiz) sont ensemble depuis leurs années lycée et la pauvre Rebecca n'avait pas prévu que son amour inconditionnel pour Josh se heurterait à un obstacle taille zéro et professeur de yoga d'origine guatémaltèque. Même avec l'aide de Paula (l'excellente, la magnifique, la foudroyante Donna Lynne Chaplin) qui s'était démenée comme un beau diable lors de la première saison pour réunir les deux tourtereaux qu'elle pensait être destinés l'un à l'autre, notre héroïne avait eu bien du mal à former une relation amicale avec Josh et toutes ses tentatives de séduction avaient lamentablement échoué. Du moins en ce qui concernait le beau Philippin car Greg ( Santino Fontana) lui, n'était pas resté insensible au charme de notre new-yorkaise déracinée. Rebecca imaginait son histoire d'amour comme un film de Walt Disney où les animaux chantent et les princes charmants ne manquent jamais de finir avec la princesse, mais Crazy Ex-Girlfriend prenait un malin plaisir à tailler un costume à l'éternel fantasme puéril du " Ils vécurent heureux jusqu'à la fin des temps " à grand coups de numéros musicaux et de paroles aux vitriol.

La série avait connu des débuts difficiles l'année dernière, dus à un concept superficiel à première vue et à un public méfiant. Mais si les parts d'audience étaient un peu en dessous des espoirs de la CW (bien décidée à défendre sa réputation qui tanguait dangereusement près du caniveau depuis quelques années), la critique était tellement enthousiaste que la chaîne ne pouvait décemment pas laisser passer l'occasion de renouveler la série. Le résultat ? Une saison deux qui s'affirme franchement dans son esthétique et sa structure narrative et qui n'hésite pas à pousser le sens du ridicule encore plus loin, réglant en un seul épisode tous les problèmes de la saison passée. Parce que le principal défaut de Crazy Ex-Girlfriend, c'était d'hésiter sur la marche à suivre. On sentait la série qui se voulait acidulée et piquante mais qui n'arrivait pas vraiment à imposer un point de vue entre un usage de la musique kitchissime à la Glee et un commentaire plus averti sur les clichés de la comédie romantique.

Il semblerait que le hiatus ait fait du bien à la créatrice et ce premier épisode, focalisé sur la relation entre Rebecca et Josh, s'est débarrassé des longueurs qui alourdissaient les précédents. Si question jeu Bloom est quelque peu éclipsée par le reste de la distribution (principalement par Donna Lynne Chaplin qui s'impose indéniablement comme la présence théâtrale de la série), elle n'en délivre pas moins une performance très juste, soutenue par un script bien monté et une réalisation qui pétille. Un grand vent de fraîcheur souffle de nouveau sur nos lundis et c'est tant mieux.

Crédits: The CW