Julieta

JulietaAlmodovar dissèque une relation mère/fille... Encore!
Décidemment Pedro Almodovar est à nouveau passé à côté de la Palme d’Or à Cannes. Il reprend ses obsessions dans ce film (relation mère fille, la séparation, l’amour filiale, la psychologie féminine,…) ; il reste cependant difficile de pitcher un film d’Almodovar. Le scénario est dense, les dialogues profonds et toujours nécessaires à la bonne compréhension de la psychologie des personnages. Rien n’est léger, mais c’est dans la complexité que le pathos reste à distance et que le discours n’est pas manichéen. Là, c’est l’histoire d’une mère qui rencontrant la meilleure de sa fille qu’elle n’a plus vu depuis 12 ans, va se mettre à écrire sa propre histoire pour sa fille. Et comme une droguée de sa relation maternelle, elle qui avait pourtant reconstruit sa vie sans sa fille, va rechuter et n’avoir plus qu’elle en tête. Culpabilité, mensonges, trahisons ; tout y passe dans ce questionnement qu’elle a par rapport à l’abandon que lui fait subir sa propre fille. Et donc çà pose la question de pouvoir vivre sans ceux que l’on aime ? Surtout parce qu’ils ne veulent plus vous voir… Et pourquoi cette séparation imposée à une mère par sa fille ? C’est le royaume des non dits ce film avec un étau qui se resserre de plus en plus sur une explication finale qui légitimera chacun dans ses choix. Intelligent aboutissement. L’histoire de famille devient quasi policière, le suspense monte crescendo, mais tout cela est tellement bien huilé et filmé de manière épurée que la sauce ne prend jamais totalement.On est accroché par ces drames familiaux se déroulant devant nos yeux. On entend cette explication finale sur la séparation mère fille exposée en genèse du film. Mais la tension émotionnelle n’est pas au rendez vous.
Sorti en 2016
Ma note: 13/20